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Quand les mots ne viennent pas

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12 octobre 2010
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Par Josiane Yelle

L'alphabétisation est un combat de tous les instants. Isabelle* l'a bien compris. À 43 ans, la résidente des Basses-Laurentides passe environ cinq heures par semaine à apprendre à lire et écrire le français.

Comme elle le dit si bien, « c'est le chômage qui m'a envoyée à la Maison des Mots des Basses-Laurentides. Je ne trouvais pas d'emploi ».

Élevée sur une terre, Isabelle a quitté les bancs d'école en troisième secondaire. « Un orienteur m'avait conseillée de prendre une année sabbatique, car je haïssais l'école et je ne voulais plus y aller », raconte-t-elle. Maintenant, elle sait toutefois que quand tu quittes l'école, tu n'y retournes généralement pas.

« Pour des personnes fragiles, le fonctionnement de l'école est dur quand tu ne réussis pas. Ça va trop vite, les classes sont pleines et on est poussé à performer. J'ai donc arrêté l'école. À ce moment-là, il n'y avait qu'une solution, il n'y en avait pas trois ou quatre. »

Une réalité ignorée

Bien que les personnes qui éprouvent des problèmes d'alphabétisation semblent plus rares dans notre société, les chiffrent montrent une tout autre réalité.

Selon une enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes réalisée en 2003 par Statistiques Canada, près de 55 % des résidents des Laurentides âgés de 16 ans et plus n'ont pas les compétences pour réussir habilement dans notre société. L'exercice est basé sur quatre exercices.

Ilham Gaudreau, coordonnatrice à la Maison des Mots, affirme que les personnes analphabètes - est considérée comme telle une personne de 18 ans et plus qui ne détient qu'un deuxième secondaire ou moins - ne le disent généralement pas. « C'est sûr que ça me complexe, je suis orgueilleuse », ajoute Isabelle.

L'organisme des Basses-Laurentides a donc un double mandat. « En plus d'aider les gens à reprendre le pouvoir sur leur vie et à remplir leur rôle de citoyen, nous tentons également de briser l'isolement », précise Mme Gaudreau.

Peu de personnes fréquentent tout de même les organismes en alphabétisation. Par année, seulement une centaine de personnes réfèrent à la Maison des Mots.

Être autonome

Pour une personne qui a des difficultés avec la langue, chaque petit geste peut devenir problématique. « Avant, j'écrivais vraiment aux sons. Je n'étais même pas capable de me relire. Maintenant, je suis capable de faire un chèque, mais je n'aime pas ça, car je ne me fais pas confiance », explique Isabelle.

Quoi qu'il soit, elle se dit fière de fréquenter la Maison des Mots des Basses-Laurentides. « Même si ça ne va pas assez vite à mon goût, je me débrouille de plus en plus par moi-même. »

*Un nom fictif a été employé afin de conserver l'anonymat.

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