Le talus antibruit se fait toujours attendre

Par Josiane Yelle
Les résidents de Lorraine pour lesquels le talus antibruit a été construit du côté sud de l'autoroute 640, à l'automne 2008, devront être patients. Bien que le rapport de la firme d'ingénieurs soit attendu pour la mi-novembre, rien ne semble indiquer que des travaux s'enchaîneront rapidement pour remédier à l'effondrement.
C'est l'hétérogénéité du sol qui aurait compliqué la donne, explique le directeur général de la municipalité, Denis Leclerc. « La capacité portante du sol change à tous les cinq à dix mètres. Il a donc fallu effectuer des tests complémentaires », indique celui-ci.
Quoi qu'il en soit, la firme d'ingénieurs Aecom, mandatée depuis janvier dernier, devrait soumettre son rapport dans la semaine du 15 novembre. « Nous pourrons ensuite savoir si l'effondrement est dû à la nature du sol ou à une faute professionnelle », indique M. Leclerc. Celui-ci précise d'ailleurs que le conseil aura alors toute l'information nécessaire pour assurer la poursuite du dossier. « La firme doit soumettre des recommandations afin que nous établissions une solution permanente», précise le directeur.
Questionné à ce sujet lors de la période de questions de la réunion ordinaire du conseil de ville le 14 septembre dernier, le maire Ramez Ayoub a souligné « ne pas vouloir construire un château de cartes sur un château de cartes ». Celui-ci a également précisé qu'il se faisait insistant auprès des consultants et qu'il désirait avancer de façon sure, tant au point de vue financier que légal.
Pire qu'avant
Près d'un an et demi après l'effondrement de juillet 2009, les résidents dont les maisons longent l'autoroute s'impatientent. « C'est l'enfer! Ce n'est plus endurable, lance Danièle Provencher. Cet été, on n'a pas pu souper une seule fois dehors, on ne s'entend pas parler ». La résidente avoue même ne pas pouvoir dormir les fenêtres ouvertes. « On a carrément l'impression que les autos entrent dans la maison », dit-elle.
Et c'est sans compter la poussière. « Au moins avant, on avait des arbres. Là ils ont tout coupé pour créer un muret qui n'a même pas tenu. Les backwash ne sont pas même suffisants pour la piscine. Et visuellement, c'est épouvantable, c'est effrayant ce qu'ils ont fait. On a pas pu profiter de l'été dehors », s'indigne la citoyenne.
Inscrite dans le cadre du plan de développement durable de la Ville, la construction du mur antibruit, évalué à près de trois millions $, visait à réduire les niveaux de bruit de la circulation automobile et, ainsi, permettre aux résidents d'avoir un environnement sonore amélioré. En mai dernier, le maire Ayoub annonçait, par voie de communiqué, attendre le rapport d'ici quelques semaines. Cinq mois plus tard et toujours sans rapport, il devra vraisemblablement revoir son échéancier.
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