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Les infirmières des Basses-Laurentides préfèrent le privé

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18 novembre 2010
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Par Josiane Yelle

Si les infirmières qui déclarent travailler pour le compte d'une agence de placement représentent 5,8 % de l'ensemble de l'effectif à l'échelle du Québec, les statistiques de la couronne nord parlent d'elles-mêmes. Elles sont 12 % à s'être jointes au rang du secteur privé, selon les données 2009-2010 de l'Ordre des infirmières du Québec (OIIQ).

Si ces chiffres ne semblent pas énormes, c'est qu'il faut les comparer avec ceux du bilan de 2005-2006 de l'OIIQ pour en comprendre la portée. Au niveau provincial, en seulement cinq ans, le nombre d'infirmières qui sont passées au privé a fait un bond de 50 %.

Dany Savard, président fondateur de l'agence de placement Girafe Santé, située à Blainville, n'est pas surpris. « Avec tout le trafic qu'il y a, si une infirmière peut choisir d'aller travailler à Saint-Jérôme ou Saint-Eustache via une agence, c'est sûr qu'elle va préférer ça », donne-t-il en guise d'explication.

Les raisons de faire le saut ne manquent pourtant pas. « Depuis les 10 dernières années, les gens sont de plus en plus essoufflés. Au public, il y a davantage de temps supplémentaire obligatoire, d'exigences, la population vieillit et les effectifs réduisent », énumère d'abord M. Savard. Les conditions salariales, elles aussi, entrent en ligne de compte. À l'agence Girafe Santé, les infirmières gagnent entre 40 et 42 $ de l'heure, tandis que l'échelon le plus élevé de la convention collective du réseau public se situe à 31,89 $.

Pénurie d'infirmières

Mais quoi qu'il en soit, la région des Laurentides demeure le parent pauvre lorsque l'on constate le ratio d'infirmières en pratique par rapport au nombre d'habitants. Selon le dernier bilan de l'OIIQ, la région compte seulement 5,5 professionnels par 1000 habitants, alors que la moyenne provinciale, quant à elle, se situe à 8,5.

La pénurie de professionnelles de la santé inquiète donc aussi Dany Savard. « Je couvre seulement une demande sur deux, car je manque de personnels. Si je pouvais avoir 500 infirmières de plus demain matin, c'est sûr que je les prendrais », confie celui qui a tout de même 1600 professionnels sous son aile.

La problématique, selon lui, réside dans l'incapacité du public et du privé de faire équipe ensemble. « Le réseau de la santé a besoin d'aide et ce n'est pas en disant au privé qu'il n'a pas sa place que ça va régler les choses. On est dans une démocratie, il faut respecter ça. On ne peut pas obliger les gens à réintégrer le public. On est donc bien mieux de s'entraider. En bout de ligne, on a tous étudié pour donner de bons soins », lance le président fondateur de Girafe Santé.

Peut-être faudrait-il y penser. Actuellement, la province compte 15 500 infirmières qui sont âgées de 55 ans et plus et qui sont potentiellement admissibles à la retraire.

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