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Prendre l'autobus de tous les possibles

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8 décembre 2010
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Par Josiane Yelle

Parmi le flot d'autobus jaunes qui envahissent les rues soir après soir, un autre autobus, celui-là bleu, se mobilise à certains endroits à travers la MRC. À l'intérieur, loin d'y voir défiler deux séries de bancs séparées par une longue allée, c'est plutôt un espace réconfortant et accueillant qui attend les jeunes.

C'est le Centre de prévention du décrochage scolaire Oméga qui est à la tête de cette initiative. Ayant pignon sur rue depuis maintenant plus de 10 ans, l'organisme s'est confié la mission, grâce à l'Omégabus, d'aller chercher les jeunes à défaut qu'ils ne viennent à lui. C'est ainsi que chaque semaine, à défaut de deux heures par arrêt, l'Omégabus se stationne à neuf points de service différents.

Les jeunes, des décrocheurs potentiels, viennent alors faire leurs devoirs et participer à des activités de tout acabit. « L'objectif ultime est de faire en sorte qu'il ne décroche pas, explique d'abord Guy Thomas, président-fondateur. Nous allons donc chercher des jeunes qui ont des difficultés légères, soit au niveau du rendement scolaire, de la motivation ou du comportement, et on essaie, par des activités ludiques, de leur faire faire leurs devoirs et leçons ».

S'ils peuvent arriver à leur faire aimer l'école ou du moins à leur faire apprécier certains aspects, les professionnels du centre croient pouvoir avoir une influence sur la fréquentation et la réussite scolaire.

Bien que l'ensemble de cette organisation semble parfaite, M. Thomas n'est pas naïf pour autant. « Pour contrer le décrochage scolaire tel qu'on le connaît présentement, ça prend une mobilisation de l'ensemble de la communauté. »

Travailler aussi avec les parents

L'Omégabus est donc un véritable local sur quatre roues. Aménagé au coût de plusieurs milliers de dollars, le véhicule fonctionne à l'aide d'une génératrice. À l'intérieur, c'est à s'y méprendre. Les collages au mur et l'énergie qui émane des jeunes laissent croire à une véritable classe.

Antoine* est fier de dire qu'il est le jeune qui est venu le plus souvent. « C'est l'fun parce que j'ai de la difficulté à l'école et, ici, ça me rejoint », raconte-t-il. À l'arrêt de la rue De Bellefeuille, la petite Annabelle*, elle, n'en finit plus de raconter tout ce qu'elle y fabrique. Quand on fait bien nos devoirs, on peut faire du bricolage après », laisse-t-elle entendre.

C'est d'ailleurs sur cet aspect que tente de travailler les professionnels du Centre Oméga qui sont d'ailleurs tous formés. Bien plus que de mobiliser volontairement le temps de l'élève en difficulté, ils mobilisent aussi la participation des parents dans le plan d'action afin de développer de bonnes attitudes par rapport à l'école.

Grâce à l'Omégabus et à ces autres programmes, le Centre Oméga a déjà touché plus de 700 jeunes et soutenu une centaine de parents.

*Les noms ont été inventés afin de conserver l'anonymat des jeunes.

Des chiffres qui parlent

Si l'on se fie à trois indicateurs, soit le taux de diplomation après cinq et sept ans au secondaire ainsi que le taux de sortie sans diplôme du secondaire, la région des Laurentides occupe le 14e rang sur les 17 régions du Québec.

« Ça démontre clairement que la région vit une situation préoccupante sur le plan de la persévérance scolaire », indique le président du Centre Oméga et psychologue, Guy Thomas.

Le taux de sortie sans diplôme correspondant à la période de 2004 à 2008, autant chez les garçons (37,8 %) que chez les filles (20,9 %), est plus élevé que celui de l'ensemble du Québec, qui est respectivement de 30,9 % et 18,7 %.

Causes du décrochage

Le décrochage scolaire est un phénomène complexe mettant en jeu une multiplicité de causes et dépassant le cadre purement scolaire.

« Ces facteurs peuvent être d'ordre individuel ou environnemental, précise d'ailleurs M. Thomas. Actuellement, lorsqu'on parle du décrochage, on a souvent tendance à vouloir identifier les coupables à un moment «x» du processus de décrochage. Les parents et les enseignants sont souvent présentés comme étant les responsables. Mais il est faux et déplacé, en regard des données scientifiques, d'affirmer des causes linéaires du type « c'est la faute aux parents », « c'est la faute aux enseignants » ou encore « c'est la faute à la protection de la jeunesse ».

Ce type d'affirmation, outre son caractère erroné, a le terrible effet secondaire de brouiller les meilleures pistes connues à ce jour pour lutter contre le décrochage scolaire : la collaboration école-parents-services gouvernementaux-entreprises.

« Le problème de fond reste en effet un peu partout le même : l'émiettement sociétal, le manque de synergie et de collaboration. La collaboration école-parents est la ligne force de la prévention », conclut M. Thomas.

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