Écraser pour la vie
Par Josiane Yelle
Avant de participer au Défi J'arrête, j'y gagne! en 2003, Anie Gauthier et Martin Desrosiers fumaient ensemble près de 400 cigarettes par semaine, soit l'équivalent d'une centaine de dollars et de quelques journées de moins sur leur espérance de vie.
Parce que l'image de la cigarette était tout autre il y a plus d'une vingtaine d'années, le couple de Sainte-Thérèse fumait depuis l'adolescence. « Par souci d'appartenance au groupe », disent-ils d'entrée de jeu.
La réalité est toutefois tout autre. « Avec du recul, on s'est rendu compte qu'arrêter de fumer nous a carrément permis de reprendre possession de notre vie, avoue Anie. On est plus à la merci de notre cigarette ou esclave de celle-ci ».
Tout au long de l'entretien, c'est le mot « liberté » qui revient le plus souvent. Si l'argent économisé leur a permis d'acheter une nouvelle maison, le couple a surtout eu la liberté de mettre au monde deux enfants en santé : le petit Justin et la belle Romy.
Arrêter une minute à la fois
Arrêter de fumer a été plus facile pour Martin qu'Anie. « J'avais un cousin qui m'avait suggéré de boire beaucoup d'eau. Même si j'allais aux toilettes aux 15 minutes, je me disais que je noierais mon envie de fumer. »
S'il avoue que le premier mois a tout de même été difficile, Anie, pour sa part, indique que son calvaire a bien duré un bon deux mois et demi. « Avant ça, ma patch, je l'aurais roulée et fumée, dit-elle en riant. Avant que la loi passe, les gens pouvaient fumer dans le bureau, c'était difficile. J'ai vraiment arrêté une minute à la fois ».
Bien que le jeu en ait valu la chandelle, le couple se rappelle très bien des étapes par lesquelles ils sont passés. « Anie se réveillait la nuit, elle avait des palpitations et des sueurs, mais elle a tenu bon », précise Martin. « Définitivement, le fait d'arrêter en couple a facilité la tâche », complète sa femme.
Quoi qu'il en soit, cette décision a une valeur inestimable. « Cette année-là, on avait tellement d'argent, qu'on a fait des activités comme jamais », indique le couple.
Se donner des outils
Parce que ça fait bientôt huit ans qu'ils ont écrasé leur dernière cigarette, Anie et Martin sont porte-paroles du Défi J'arrête, j'y gagne!.
Au sujet du défi, ils ne tarissent d'ailleurs pas d'éloges. « C'est définitivement un coup de pouce. Ça ne garantit rien, mais au moins, on sait qu'on n'est pas seul », mentionne Martin. Quant à Anie, elle avoue que ça lui a donné des outils. « Je me suis nommée une marraine et je m'en suis servie », se plaît-elle à raconter.
Bien que l'inscription n'engage à rien, le couple précise que la notion d'engagement a été pour quelque chose dans leur processus. « C'est ta parole que tu mets en jeu », lance Anie.
L'inscription au défi se déroule du 4 janvier au 28 février.
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