Quand contrer l'exode des personnes âgées devient une priorité
Par Josiane Yelle
Le vieillissement de la population conjugué au peu de disponibilité de résidences pour personnes âgées n'est pas sans conséquence. L'exode des aînés à l'intérieur même des régions est une réalité avec laquelle certaines municipalités doivent de plus de plus composer.
À ce titre, les autres régions du Québec ont très peu à envier aux Laurentides qui, avec 143 résidences tout type confondu, font office de parent pauvre.
Les données relevées par le ministère de la Santé et des Services sociaux en date du mois de novembre dernier parlent d'elles-mêmes. Seulement 7,3 unités locatives sont disponibles par tranche de 100 personnes âgées de 65 ans et plus. À ce chapitre, les Laurentides figurent au 13e rang.
Les personnes âgées qui souhaitent se rapprocher des services font donc face à un dilemme. Certaines résidences existent bel et bien à proximité de services de soins de santé, mais la plupart (96,5 % dans les cas des Laurentides) sont des résidences à but lucratif. S'y loger n'est pas à la portée des moins fortunés.
À titre d'exemple, les tarifs de base de la plupart des appartements des résidences privées de la région des Basses-Laurentides jouent autour de 1000 $ par mois.
En faire une priorité
Si la table de concertation du troisième âge du Centre de santé et de services sociaux (CSSS) Thérèse-De Blainville n'a pas fait de cette problématique une priorité, certaines municipalités n'ont d'autres choix que d'agir autrement.
C'est notamment le cas de Boisbriand où le besoin est criant. « Quand les personnes âgées qui ont vécu trente, quarante ou cinquante ans dans leur maison veulent la quitter parce qu'il y a trop d'entretien, par exemple, il n'y a pas vraiment d'options qui s'offrent à eux. Ils n'ont pas d'autres choix que d'aller s'installer dans les villes voisines », indique la mairesse Marlene Cordato.
Afin de contrer cette problématique, la Ville de Boisbriand a fait l'acquisition du bâtiment du Club Aramis des Laurentides. Bien que le projet soit encore à l'étape préliminaire, il est déjà envisagé de construire sur ce terrain un lieu d'accueil pour les personnes âgées.
« Cette action s'inscrit dans la volonté de freiner l'exode des personnes âgées », précise la mairesse. On veut du logement abordable qui se situe entre les logements de l'office municipal d'habitation et les tours qui sont prévues au Faubourg ».
Mme Cordato affirme que les aînés représentent une richesse pour les municipalités. « Lors de la dernière campagne électorale, la revendication première des aînés sur le territoire, c'était celle du logement. Et ce, quel que soit le niveau de vie. »
