Le maire se défend d'avoir donné « un retour d'ascenseur » au Groupe Domco
Par Simon Dessureault
Le Groupe Domco et sa filiale Tapage Communication ont un lien privilégié avec l'administration municipale de la Ville de Blainville.
Ce lien entre la Ville de Blainville et le fournisseur spécialisé en communication a été expliqué dans l'émission Enquête à Radio-Canada, le jeudi 10 mars dernier.
Le reportage de la télévision d'État révèle que Dominic Cayer, le président du Groupe Domco, aurait prêté 10 000 $ à la formation politique de François Cantin pour l'aider à financer sa campagne électorale à l'automne 2005. L'année suivante, alors que Domco n'avait aucun contrat avec la ville avant l'élection du maire Cantin, un total de 928 000 $ en contrats a été accordé par la Ville au Groupe Domco et sa filiale Tapage Communication, alors que la ville possède son propre service de communication. L'entreprise a produit des bulletins municipaux de la ville, des affiches, des brochures, des cartes professionnelles, etc.
« Qu'un individu prête 10 000 $ pour un parti politique n'est pas illégal en soi, mais qu'il récolte pour presque qu'un million de dollars en contrat l'année suivante, ce n'est pas normal », affirme Louis Lamarre, le seul conseiller d'opposition à Blainville, qui est l'un des intervenants dans le reportage de l'émission Enquête.
On apprend aussi dans le reportage que 695 factures ont été payées à Domco cette année-là et que chaque mois des factures pouvaient atteindre 15 000 $ pour des services-conseils. « Les contrats ont quasiment tous été donnés sans appel d'offres. Il y a eu beaucoup d'ententes de gré à gré vu que les montants se situaient en bas de 25 000 $. C'est ce que l'on appelle du morcellement de contrat », ajoute M. Lamarre.
Plainte au ministère
À la suite d'une plainte au ministère des Affaires municipales (MAMROT) de Louis Lamarre et de John Babiack, un citoyen de Blainville qui est comptable en management agrée et formateur en éthique, le ministère a soulevé en juillet 2009 des questions sur la légalité des contrats octroyés à Domco.
Le MAMROT a donc recommandé une plus grande vigilance dans la gestion des fonds publics et de revoir ces pratiques en matière d'adjudication de contrat pour un processus plus rigoureux et plus transparent.
Le maire se défend
De son côté, le maire de la Ville de Blainville, François Cantin, nie avoir eu des liens trop étroits avec le Groupe Domco. « On est en face de deux adversaires qui cherchent à me discréditer et à me salir. C'est de la démagogie. Personne n'a jamais fait quoi que ce soit d'illégal. On parle de choses qui se sont passées en 2007. On a été blanchi par le ministère et on a appliqué leurs recommandations. En 2009, tous les contrats sont passés en soumission », mentionne M. Cantin.
Le maire ajoute que les 900 000 $ de contrats incluent tous les frais de toutes les filiales de Dumco.
« La loi est claire, on peut octroyer des contrats de gré à gré quand le montant est inférieur à 25 000 $. On a suivi la loi », conclut M. Cantin.
Le dossier de Blainville est maintenant en vérification au commissaire au Lobbyisme.
