Des producteurs de porcs et de bovins sont au bout du rouleau

Par Josiane Yelle
D'ici quelques années, les producteurs de porcs et de bovins pourraient complètement disparaître de la région des Laurentides.
C'est ce qu'estime Réal Proulx, un producteur de Mirabel proche de l'organisme Au Cœur des Familles Agricoles. Selon lui, « les contraintes du marché ne sont définitivement pas favorables, puisque les coûts des produits sont moindres que les coûts de production ».
Seulement autour de lui, M. Proulx indique qu'il connait deux producteurs qui ont fermé leurs portes et que d'autres parlent de le faire. « Ils mangent carrément leur chemise. S'il n'y avait pas l'assurance stabilisation des revenus de la Financière agricole, ça ferait longtemps qu'ils seraient fermés », croit celui-ci.
Les facteurs de stress deviennent donc nombreux et accablants pour les travailleurs agricoles. On rapporte d'ailleurs une hausse alarmante de détresse psychologique chez les agriculteurs du Québec qui est deux fois plus élevée que dans la population québécoise.
Des défis de taille
Dans les Laurentides, les données les plus récentes du ministère de l'Agriculture indiquent qu'il y a 19 producteurs porcins et 183 producteurs bovins. Or, à l'échelle du Québec, le nombre de ferme diminue année après année. L'ACFA estime d'ailleurs qu'environ deux fermes par jour se démantèlent.
Les défis sont donc de taille pour les producteurs agricoles qui, en plus d'avoir de la difficulté à trouver de la relève, doivent faire face à des crises financières sans précédent. Ils doivent concurrencer les marchés extérieurs, où les coûts de production et les exigences environnementales sont moins élevés, et doivent réduire leurs coûts de production.
« Les gens sont sur le respirateur artificiel. Avant de penser au projet du Plan Nord, le gouvernement du Québec devrait se pencher sur un Plan Sud », lance le producteur agricole qui invite les gens de la région à acheter local.
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.