L'économie de la Rive-Nord peut dormir en paix, pour l'instant

Par Simon Dessureault
Le taux historiquement élevé de la dette des États-Unis n'a pas réellement d'impacts négatifs immédiats sur l'économie de la Rive-Nord de Montréal et de ses entreprises.
La dette américaine s'élève présentement à plus de 14000 milliards de dollars $. Même si le Congrès américain et Barack Obama, le président des États-Unis, en sont arrivés à un accord pour relever le plafond de la dette dans la nuit du 31 juillet dernier afin d'éviter un défaut de paiement qui aurait eu des conséquences catastrophiques, l'inquiétude mondiale des marchés boursiers et le spectre d'une récession continue de planer dans les médias. Le président Obama présentera d'ailleurs le plan de relance du pays en septembre.
Le vendredi 5 août dernier, la célèbre agence de notation Standard and Poor's a fait baissé la note souveraine des États-Unis de AAA à AA+, ce qui représente une chute historique inattendue pour la plus grande puissance économique mondiale.
« Il faut mettre les choses en perspective. C'est surtout cette situation (la décote) qui a eu un effet-choc négatif et de panique sur les marchés financiers internationaux parce que cette situation historique a été très médiatisée. Ça l'a amené une perte de confiance des investisseurs et les marchés financiers ont chuté à ce moment. Mais les entreprises d'ici ne sont pas touchées par la décote des États-Unis », explique Guy Côté, vice-président et conseiller en placement, Financière Banque Nationale.
Selon M. Côté, les entreprises canadiennes ont augmenté leur productivité et leurs affaires vont bien. « On a des leviers gouvernementaux qui nous permettent de bien nous tirer d'impasse comme lors de la crise économique de 2008. Le système bancaire canadien est reconnu comme étant l'un des plus solides au monde », ajoute l'expert financier.
Rien n'est gagné
Toutefois, la question à se poser selon M. Côté est à savoir si l'on va tomber en récession oui ou non. « Il est trop tôt pour se prononcer. S'il y a un ralentissement économique aux États-Unis, ça va toucher le Canada et bien sûr l'ensemble de ces régions. Si la confiance des consommateurs baisse, là on peut décliner, mais on est loin de là », ajoute-t-il.
La montée du dollar canadien pourrait aussi être quelque chose qui pourrait nuire aux entreprises qui exportent aux États-Unis. Parmi les grosses compagnies des Basses-Laurentides qui exportent aux États-Unis, il y a PACCAR, La Petite Bretonne, MODUS FX, Génacol, pour ne nommer que ceux-là.
« Si tu exportes aux États-Unis avec un dollar qui augmente, c'est plus difficile pour l'entreprise parce que ces produits coûtent plus cher », conclut M. Côté.