La CMM tient une consultation publique à Boisbriand

Par Josiane Yelle
« Le rouleau compresseur est parti et il va nous passer dessus si on laisse aller les choses. » C'est en ces mots que Paul Larocque, préfet de la MRC Thérèse-De Blainville, s'est exprimé à propos du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD) de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) qui pourrait être adopté à la fin de l'année.
« Le message ne passe carrément pas », indique-t-il. C'est d'ailleurs pour cette raison que les maires de la région avaient refusé de voter sur le plan au printemps dernier. « Adhérer au PMAD aurait été comme annoncer notre mort », ajoute-t-il.
Ce qu'il reste à faire, selon lui, c'est d'utiliser la consultation publique du 13 octobre prochain à la Maison du citoyen de Boisbriand, où la MRC et certaines villes comptent déjà déposer des mémoires. « Il faut mobiliser les troupes pour faire passer notre message auprès du gouvernement qui est responsable de l'adoption. »
Il convie d'ailleurs les citoyens à cette rencontre. Le PMAD, qui dicte les règles à suivre pour les 20 prochaines années, établit les orientations en ce qui a trait à l'aménagement du territoire, au transport et à l'environnement. « Il faut que les citoyens comprennent bien ce qui se passe », lance M. Larocque sur un ton soulignant l'importance de la situation.
La problématique principale
Le gros problème, croit-il, c'est que le document, qui devrait être une rampe de lancement pour aider la région à se démarquer, est « carrément un outil de division ».
Là où les discussions achoppent, c'est principalement au niveau de l'aménagement. D'ici les 20 prochaines années, plusieurs milliers de personnes devraient s'installer dans la couronne nord. Or, le PMAD limite le développement des banlieues et préfère densifier, comme c'est le cas à Sainte-Thérèse avec la construction des tours à condos situées à proximité de la gare.
Les gens qui souhaitent vivre en maison unifamiliale iront donc plus au nord. « Ils vont créer le contraire de ce qu'ils souhaitent et ça va coûter plus cher au gouvernement parce que cette population-là va devoir être desservie en hôpitaux et en trains », dit-il en guise d'exemple.
Et c'est sans compter les opportunités que la région doit laisser passer.
« Seulement dans la MRC, il y a quatre mégas entreprises qu'on a pas pu satisfaire en terme de terrains et qui sont partis s'installer ailleurs, à Toronto ou aux États-Unis, par exemple. Arrêtons donc la chicane stérile entre Montréal et la banlieue. Il faut qu'on ait une vision métropolitaine et être fier quand une grosse entreprise s'installe ici ou à Longueuil. »
Selon Paul Larocque, les prémisses avec lesquelles a travaillé la CMM sont fausses. « Si ce qu'on nous annonce est la réalité, c'est plus qu'une tragédie. C'est l'apocalypse », conclut-il.
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