L'équipe de liaison spécialisée en dépendance connaît du succès

Par Josiane Yelle
L'Hôpital de Saint-Eustache vient de franchir un nouveau pas en ce qui a trait au désencombrement de l'urgence et à l'accessibilité aux soins. En seulement trois mois, 94 patients ont été référés à la nouvelle équipe de liaison spécialisée en dépendance du Centre André-Boudreau.
Cette nouvelle équipe, composée d'une infirmière et d'un intervenant du centre de dépendance, est en place depuis le 21 mars dernier et travaille directement de l'hôpital. Les professionnels prennent en charge tous les patients qui sont admis à l'urgence et qui présentent une problématique d'abus ou de dépendance aux drogues ou à l'alcool.
« Ils discutent avec les personnes et tentent, entre autres, de leur proposer diverses options, dont celle d'être suivie par le centre », indique Lyne Des Trois Maisons, responsable des communications au CSSS du Lac-des-Deux-Montagnes.
Les patients qui le veulent bien sont alors référés au centre de réadaptation en dépendance des Laurentides et obtiennent, dès lors, tous les services spécialisés nécessaires pour se défaire de leurs habitudes de consommation.
Le Centre André-Boudreau indique que 55 % des 94 patients ont entrepris et maintenu une démarche, ce qui constitue une réussite.
De nombreux avantages
La docteure Linda Gilbert, qui œuvre quotidiennement à l'Hôpital de Saint-Eustache, voit d'emblée les avantages d'une telle mesure.
« La présence de l'équipe du Centre André Boudreau a comme effet de réduire la durée de séjour à l'urgence de l'hôpital. Elle nous permet d'orienter au bon endroit les clients qui, compte tenu de leur problématique de consommation, se retrouvent fréquemment à notre urgence. Croyez-moi, ça facilite énormément notre travail et, par le fait même, les services que nous sommes en mesure d'offrir à la population qui se présente ici. »
Une cohabitation problématique
Selon la docteure Gilbert, une partie de la clientèle de l'urgence est composée de personnes qui ont un problème de santé mentale et force est de constater que plusieurs d'entre eux ont également un problème de dépendance.
Les données disponibles parlent d'elles-mêmes. Des 94 patients référés, 39 ont été admis pour une urgence suicidaire et 13 pour une question de santé psychologique. C'est donc dire que plus de 55 % des gens référés se sont tout d'abord présentés à l'urgence pour des questions de santé mentale, alors que seulement 15 % ont été admis pour une intoxication (alcool, drogue ou autre substance).