Nouveaux compteurs d'Hydro-Québec: une trentaine d'emplois sont menacés à Blainville

Par Josiane Yelle
Une trentaine d'emplois du centre administratif d'Hydro-Québec de Blainville sont menacés par le projet d'installation des nouveaux compteurs, lequel est dénoncé par le Syndicat des employés de techniques professionnelles et de bureau (SCFP-2000).
Sur le territoire des Laurentides, de Lanaudière, de Laval et de l'Outaouais, ce chiffre augmente à 200 employés, la plupart étant des releveurs.
Le projet de la société d'État s'inscrit dans le renouvellement de son parc de 3,8 millions de compteurs, dont 50 % a atteint sa fin de vie utile. Pour ce faire, elle souhaite implanter une infrastructure de mesurage avancée qui permettrait la lecture de la consommation à distance.
La position du syndicat
À l'instar de ses nombreuses publicités, le SCFP-2000 entend toutefois recourir à différents moyens pour bloquer le projet. Il a d'ailleurs été officiellement reconnu par la Régie de l'énergie comme intervenant lors des audiences sur ce dossier.
Selon le président de la région, Luc-André Faubert, c'est au niveau de la rentabilité que le bât blesse. « On remplace, au coût d'un milliard $, des compteurs qui sont encore bons pour 30 ans par des compteurs intelligents qui ont une durée de vie de 15 ans. On n'est pas contre le changement technologique, mais aujourd'hui, ce n'est pas rentable. »
Au niveau de la facturation, M. Faubert indique qu'elle ne diminuera pas. « On ne peut pas chiffrer la hausse, mais c'est sûr qu'elle va monter », ajoute-t-il.
Le syndicat remet sérieusement en doute les chiffres avancés par Hydro-Québec, lesquels indiquent que l'achat, l'installation et l'exploitation des compteurs de nouvelle génération entraîneront des économies de 300 millions $ au cours des 20 prochaines années et que l'investissement initial est de 100 millions $.
« On croit qu'ils ont sous-estimé plusieurs dépenses de leur projet et c'est ce qu'on veut prouver devant la Régie de l'énergie », conclut M. Faubert.
Du côté d'Hydro-Québec
Pour sa part, Hydro-Québec laisse entendre qu'il existe plusieurs avantages, notamment les factures émises à partir de données réelles, les pannes détectées et le courant rétabli à distance ainsi que les émissions de CO2 évitées grâce au retrait de 400 véhicules.
« Si on souhaite réaliser le projet, c'est sûr que c'est parce qu'on considère que c'est très rentable. Ce nouveau système va nous permettre d'être plus efficient. Il y a d'ailleurs plus de 100 entreprises à l'échelle mondiale qui sont passées à cette technologie », a indiqué Danielle Chabot, porte-parole d'Hydro-Québec.
Celle-ci mentionne également que les changements n'auront pas d'impact sur la facturation. « Ça va toutefois nous permettre d'avoir une meilleure gestion du réseau. Cette technologie va nous permettre d'avoir des fonctions qu'on n'a pas présentement parce que le parc est vieillissant. »
Quant aux pertes d'emploi, Mme Chabot indique qu'Hydro-Québec va respecter les contrats de travail. Beaucoup de départs à la retraite sont prévus. Pour les autres employés, la société d'État entend les relocaliser selon les termes de leur convention.
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