PMAD: le gouvernement demande des ajustements, la MRC dépose son mémoire

Par Josiane Yelle
Bien qu'ils soient les seuls à s'être retirés du vote sur le Plan métropolitain d'aménagement et de développelement (PMAD) au printemps dernier, les élus de la couronne nord peuvent souffler un peu. Le ministère des Affaires municipales a publié un avis dans lequel il demande à la CMM d'apporter des ajustements et des précisions nécessaires à l'adoption du PMAD.
« Certains ajustements demandés portent sur la délimitation des zones vouées à l'urbanisation pour les deux prochaines décennies et sur des mesures de protection des personnes, des biens et des milieux naturels », peut-on entre autres lire dans le document que le maire de Blainville a qualifié de « surprise de taille ».
« Parmi les dix recommandations que nous faisons, huit s'y retrouvent », a indiqué François Cantin, alors que la MRC Thérèse-De Blainville dévoilait sa position sur le PMAD, le 3 octobre dernier.
Celle-ci est véhiculée dans un mémoire d'une trentaine de pages laissant place à une dizaine de recommandations principales. Le document sera déposé lors des journées de consultation de la CMM, les 13 et 14 octobre prochains à la Maison du citoyen de Boisbriand.
Un rendez-vous manqué
Malgré l'intervention du gouvernement, la MRC croit tout de même que le projet actuel risque d'être un autre rendez-vous manqué avec l'histoire.
Dans son mémoire, elle soulève des interrogations et remet en question certains arguments développés par la CMM: travail réalisé en vase clos sans véritable implication des partenaires; méthodologie incompréhensible, sinon biaisée; vision pessimiste des perspectives de développement; sous-estimation du phénomène de saute-mouton; etc.
« Plutôt que de privilégier un outil axé sur la compétitivité et l'attractivité, le PMAD, tel que présenté, risque de cautionner une stagnation économique de la CMM, voire un affaiblissement de son développement et celui de ses partenaires », a indiqué le préfet de la MRC, Paul Larocque.
Le directeur général de la SODET, Charles Le Borgne, a abondé en ce sens. « Nous avons perdu plusieurs occasions d'implanter de grandes entreprises, des projets japonais, hollandais et français, entre autres. Ce qui m'inquiète, c'est qu'on s'inquiète peu. »
Amertume et déception
Les sept élus qui étaient présents ont dénoncé l'image négative développée par la CMM à l'égard des villes à l'extérieur de l'île de Montréal.
« Si la Ville de Montréal est en stagnation depuis 20 ans et si le développement se réalise sur la couronne nord, il doit y avoir une raison. Nous sommes fiers de notre contribution au développement de la CMM et nous sommes attristés qu'on nous demande de ralentir la cadence et de modifier une approche gagnante pour toute la région métropolitaine », a ajouté M. Larocque.
C'est en effet sur la couronne nord qu'on retrouve les plus forts taux de croissance de l'emploi et la plus forte croissance démographique. La MRC a d'ailleurs souligné que l'objectif de densification des zones résidentielles est déjà amorcé depuis plus de 10 ans, et que la moitié des permis émis le sont pour des édifices multilogements. Elle a aussi démontrée que l'agriculture était importante à ses yeux.
Le PMAD est l'outil qui dicte les règles à suivre pour les 20 prochaines années en ce qui a trait à l'aménagement du territoire, au transport et à l'environnement.
C'est le gouvernement qui est en charge de son adoption.