La MRC Thérèse-De Blainville affiche ses couleurs et dépose son mémoire

Par Josiane Yelle
À l'approche des journées de consultation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) au sujet du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), les 13 et 14 octobre prochains, la MRC Thérèse-De Blainville croit que le projet actuel risque d'être un autre rendez-vous manqué avec l'histoire.
Les maires et mairesses des sept municipalités se sont réunis, le 3 octobre dernier, pour faire valoir leur position, laquelle est véhiculée dans un mémoire d'une trentaine de pages laissant place à une dizaine de recommandations principales.
Dans celui-ci, la MRC soulève plusieurs interrogations et remet en question certains arguments développés par la CMM: travail réalisé en vase clos sans véritable implication des partenaires; méthodologie incompréhensible, sinon biaisée; vision pessimiste des perspectives de développement; sous-estimation du phénomène de saute-mouton; etc.
« Plutôt que de privilégier un outil axé sur la compétitivité et l'attractivité, le PMAD, tel que présenté, risque de cautionner une stagnation économique de la CMM, voire un affaiblissement de son développement et celui de ses partenaires », a indiqué le préfet, Paul Larocque.
Le directeur général de la SODET, Charles Le Borgne, a également abondé en ce sens. « Nous avons perdu plusieurs occasions d'implanter de grandes entreprises, des projets japonais, hollandais et français, entre autres. Ce qui m'inquiète, c'est qu'on s'inquiète peu. »
Amertume et déception
Tous ont dénoncé l'image négative développée par la CMM à l'égard des villes à l'extérieur de l'île de Montréal. « Si la Ville de Montréal est en stagnation depuis 20 ans et si le développement se réalise sur la couronne nord, il doit y avoir une raison. Nous sommes fiers de notre contribution au développement de la CMM et nous sommes attristés qu'on nous demande de ralentir la cadence et de modifier une approche gagnante pour toute la région métropolitaine », a ajouté M. Larocque.
C'est en effet sur la couronne nord qu'on retrouve les plus forts taux de croissance de l'emploi et la plus forte croissance démographique. La MRC a d'ailleurs souligné que l'objectif de densification des zones résidentielles est déjà amorcé depuis plus de 10 ans, et que la moitié des permis émis le sont pour des édifices multilogements.
« Contrairement aux rengaines répétées ad nauseam, on considère que l'agriculture est importante pour l'économie régionale. En 20 ans, on a dézoné dans la MRC moins de 3/10 de 1 % du territoire agricole, alors qu'on a accueilli 48 000 nouveaux citoyens et qu'on y a augmenté la superficie des terres en culture », a également mentionné le préfet.
Le ministère demande des précisions
Bien qu'ils soient les seuls à s'être retirés du vote sur le PMAD au printemps dernier, les élus de la couronne nord ont été heureux d'apprendre que le ministère des Affaires municipales a déposé un avis dans lequel il demande des précisions, des justifications ainsi que la réalisation de certaines études. « Parmi les dix recommandations que nous faisons, huit s'y retrouvent », a dit le maire de Blainville, François Cantin.
Le PMAD est l'outil qui dicte les règles à suivre pour les 20 prochaines années en ce qui a trait à l'aménagement du territoire, au transport et à l'environnement. C'est le gouvernement qui est en charge de son adoption.