Des soirées dansantes osées inquiètent des spécialistes

Par Agence QMI
Le caractère explicite des soirées dansantes de l'Association portugaise de Sainte-Thérèse soulève des questions depuis que la véritable nature de ces fêtes a été révélée par des photos diffusées sur le réseau social Facebook.
C'est le reggaeton, une danse d'origine latine, qui semble attirer des centaines de jeunes de plus de 15 ans. Au son de la musique, ceux-ci se frottent et se trémoussent les uns contre les autres dans des positions plutôt évocatrices.
« C'est osé, admet le disc-jockey, mais c'est ce sur quoi les jeunes aiment danser ».
Ces soirées ont lieu environ une fois par mois. Le président de l'Association portugaise de Sainte-Thérèse, Jorge Costa, accepte de louer le local puisqu'il fait confiance aux jeunes. Il permet d'ailleurs à sa fille de 16 ans d'y participer. « Nous sommes très stricts au niveau de la vente d'alcool et de la limite à ne pas dépasser lors des danses. »
Quelques jours après les soirées, les photos sont mises en ligne sur Facebook. Deux ou trois d'entre elles ont toutefois dû être retirées du site à la suite de plaintes.
Une activité surveillée
Les policiers de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville savent ce qui se passe dans ces partys et observent la situation de près. « C'est préoccupant, mais nous avons visité les lieux pour s'assurer que tout se fait dans la légalité », explique le porte-parole Martin Charron.
Pour ce qui est de la vente d'alcool, la police assure qu'elle est rigoureusement contrôlée et qu'on demande une pièce d'identité à toute personne qui souhaite en acheter.
« Je peux comprendre que des parents puissent réagir lorsqu'ils voient leurs jeunes sur des photos qui sont mises en ligne », indique M. Charron. Il admet toutefois « ne rien laisser au hasard lorsqu'il est question de la sécurité des jeunes ».
Des comportements préoccupants
Plusieurs spécialistes s'inquiètent du comportement des adolescents qui se rapprochent de la perversion et de la pornographie. « Entre 14 et 19 ans, il n'y a pas le même développement moral et mental. « Même si c'est consentant, ce n'est pas forcément éclairé », explique la sexologue Julie Pelletier.
« C'est une introduction inconsciente, presque sournoise, à ce qu'on pourrait appeler la soft porn. Celles qui vont le plus en souffrir sont les filles parce qu'elles deviennent l'objet des désirs et des plaisirs des hommes », explique le psychologue Pierre Faubert.
Selon lui, il s'agit d'une situation de déséquilibre. « Il y a une attention qui est donnée à l'aspect physique, mais pas assez au côté relationnel. Il y a une dénaturation de la sexualité. C'est une pente glissante qui fait en sorte que, plus tard, les motivations vont demeurer les mêmes », ajoute-t-il.
« Ça n'a aucun bon sens, je suis découragée », lance quant à elle Chantal Locat, présidente de la Coalition nationale contre la publicité sexiste. Choquée de voir « cette image de la femme au service de l'homme », elle se dit sans mot.
« C'est une attitude proche de la pornographie, à la limite de l'acte sexuel », déplore Mme Locat, qui qualifie cette danse « d'inquiétante et dangereuse ». De son avis, tant parents que propriétaires des lieux devraient se questionner sur ces pratiques.