Les élus de la couronne nord jouent le tout pour le tout

Par Josiane Yelle
S'ils affirment souscrire sans aucune réserve aux grands principes du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), les élus de la couronne nord ont tenu à rappeler leurs inquiétudes sur la manière dont ses principes ont été traduits, le 13 octobre dernier, à l'aube des deux journées de consultation de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) durant lesquelles plusieurs citoyens étaient venus écouter à défaut d'intervenir.
Le préfet de la MRC Thérèse-De Blainville, Paul Larocque, n'a pas manqué de rappeler que la situation serait différente si la CMM avait accepté de reporter de 30 jours l'adoption du projet en première lecture. Tous ont parlé de principes traduits en mesures rigides, de projections erronées et de données incomplètes. Assis dans la salle lors des consultations, le président de la CMM et maire de Montréal, Gérald Tremblay, était plutôt effacé, saluant discrètement l'auditoire.
C'est la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, qui a cassé la glace, présentant le mémoire déposé par la municipalité. Parmi les aspects soulevés, elle a mentionné que la Ville n'aurait pu avoir son Centre d'excellence Sports Rousseau, si le plan avait été adopté, tel quel, quelque temps auparavant. Comme plusieurs, elle a souhaité être davantage qu'un simple partenaire financier.
Plusieurs sujets ont été soulevés, notamment la densité et le gel du périmètre d'urbanisation, les impacts sur le développement économique et sur la fiscalité ainsi que la situation des terres agricoles. Les méchants maires - comme ils se surnomment - croient que la CMM connaît mal le territoire de la couronne nord et ce que font les villes qui y sont.
C'était donc l'occasion de « mettre les barres sur les t et les points sur les i », a indiqué la préfète de la MRC de l'Assomption, Chantal Deschamps. « La couronne nord n'est pas dans une ère expansionniste, mais dans une période de croissance métropolitaine. » Les élus déplorent le fait que le processus d'élaboration du PMAD ne mise pas sur une approche stratégique et qu'il ait négligé de prendre en compte tous les aspects assurant la prospérité de la métropole. Paul Larocque a quant à lui assuré qu'il ne s'agissait pas d'une guerre entre le 514 et le 450.
Selon Jean-Marc Robitaille, préfet de la MRC des Moulins, « le PMAD est un document trop important pour être bâclé et trop essentiel pour être dogmatique ».
Des citoyens interpellés
À la Maison de la culture et Place du citoyen de Boisbriand, la salle était comble, mais les citoyens plutôt discrets. S'ils ont chaudement applaudi les interventions, personne ne s'était enregistré pour la période de questions de la première journée. « Les gens ont vu notre prise de position et sont d'accord. Quoi dire de plus? », a commenté M. Larocque, se disant « extrêmement satisfait » du nombre de citoyens rejoints.
Au total, une trentaine de mémoires ont été présentés lors des deux journées.
Le plan métropolitain d'aménagement et de développement du territoire est l'outil qui dicte les règles à suivre pour les 20 prochaines années en ce qui a trait à l'aménagement du territoire, au transport et à l'environnement. C'est le gouvernement qui est responsable de son adoption.