Son assureur prétend qu'elle est liée à l'incendie qui a détruit sa maison

Par Josiane Yelle
Nancy Morin et son conjoint, un couple de Sainte-Anne-des-Plaines, vivent un calvaire qui n'en finit plus. Depuis le mois d'août 2010, ils mènent une bataille sans merci contre leur compagnie d'assurance qui refuse de les dédommager pour leur maison qui a passé au feu.
« La vérité ne paie pas, si tu n'as pas les moyens de la faire entendre. » C'est ce que retient Mme Morin qui, exténuée, tente de faire connaître la vérité.
À l'été 2010, le couple était au Nouveau-Brunswick lorsqu'il a appris que ses biens s'envolaient en fumée. Mais ce n'était pas tout.
« Nous avions de sérieux problèmes de moisissure dans la maison à tel point qu'après plusieurs expertises, sous les recommandations de notre avocat, nous avons dû envisager des solutions, dont celle de démolir une partie de la maison. Mon conjoint avait d'ailleurs entrepris des démarches afin de proposer la maison aux pompiers pour qu'ils y effectuent des exercices d'intervention », raconte Mme Morin.
L'incendie vient toutefois contrecarrer leurs plans. S'en suivent donc des rencontres avec l'expert en sinistre, des interrogatoires et même un polygraphe. Ce dernier est non-concluant. L'enquête policière est fermée en octobre de la même année. La cause de l'incendie demeure indéterminée.
Des délais qui s'étirent
La compagnie d'assurance Axa, maintenant achetée par Intact Assurance, n'a toutefois pas dit son dernier mot. « Qu'ils fassent leur enquête, c'est normal. Ce qui me dérange, c'est la manière dont ils la font », indique Mme Morin.
Cette dernière leur remet plus de 1200 pages de preuve à plusieurs reprises et, malgré tout, elle attend toujours de connaître la conclusion de son dossier.
« C'est toujours le même mode opératoire. Dès le jour un, tu es coupable et c'est à toi de te défendre. La partie est déloyale dès le début. L'objectif est d'étirer le dossier le plus longtemps possible pour t'épuiser financièrement et moralement. »
Les avocats s'en mêlent. Les frais juridiques dépassent les 40 000 $. Un an après l'incendie, les résidants de Sainte-Anne-des-Plaines ne sont toujours pas capables de savoir ce qui adviendra de leur réclamation d'environ 900 000 $. Puis, en juin 2011, le verdict tombe.
« [.] l'incendie en litige est un incendie causé intentionnellement et notre compagnie est d'avis que vous y êtes reliés directement ou indirectement par quelqu'un à votre solde », écrit-on.
Un grand désarroi
Aujourd'hui, le couple vit dans une roulotte et dans la grange qui a été épargnée lors du sinistre. Et pour ajouter l'insulte à l'injure, il continue de payer ses assurances.
Il n'est toutefois pas seul dans cette situation. À la suite de l'émission Denis Lévesque à laquelle Nancy Morin a pris part à la mi-octobre, elle a reçu une vingtaine de courriels. Parmi ceux-ci, une bonne douzaine provient de personnes vivant une histoire semblable.
La résidente des Basses-Laurentides avoue avoir subi le jugement des gens et avoir souffert d'un important choc post-traumatique. « C'est quand même 15 mois de ta vie qui sont à l'eau », dit-elle.
Malgré tout, Nancy Morin a décidé de venir en aide aux gens qui se retrouvent dans la même situation. Ceux-ci peuvent d'ailleurs la rejoindre par courriel: [email protected].
Voir l'opinion de l'assureur dans le texte intitulé « La balle est dans le camp des assurés » - Intact Assurance.