Nancy Morin n'est plus seule à se battre

Par Josiane Yelle
Nancy Morin et son conjoint, un couple de Sainte-Anne-des-Plaines dont la maison a été dévastée par un incendie et dont l'assureur refuse de les indemniser, ne sont pas seuls à vivre pareille situation. Ils seraient plutôt une bonne dizaine.
À la suite de ses deux passages à l'émission Denis Lévesque et d'un article portant sur son histoire, Nancy Morin aurait reçu plus de 150 courriels de personnes ayant maille à partir avec leur compagnie d'assurance au sujet d'une quelconque réclamation.
Celle-ci a donc organisé une réunion afin qu'ils se rencontrent. C'est là qu'elle a constaté qu'une dizaine de cas étaient semblables au sien et que les intervenants au dossier étaient les mêmes.
« Ce sont tous des personnes dont la maison a passé au feu. Soit l'assureur refuse de les indemniser parce qu'ils auraient incendié eux-mêmes leur maison, soit les dossiers s'étirent parce que l'assureur indique qu'il manque des documents et que les personnes refusent de collaborer. J'avais raison de dire que c'est un modus operandi », lance-t-elle.
David contre Goliath
Nancy Morin avoue avoir passé deux semaines à pleurer lorsqu'elle a lu les différents courriels dont certains faisaient état de profonde détresse. « Je pense juste à mourir, je n'ai pas les moyens de me battre », lui aurait entre autres dit une femme.
La résidante de Sainte-Anne-des-Plaines croit que le gouvernement devrait se mettre le nez dans le dossier, car la justice n'est pas accessible. « Ce n'est pas normal que des gens ne soient pas capables de se défendre parce qu'ils n'ont pas d'argent. C'est David contre Goliath. Coupables ou non, les gens ont pourtant besoin d'une défense. »
Une personne vivant une situation semblable à la sienne a accumulé 350 000 $ de frais d'avocats. Une autre s'est vue fixer son procès en 2014. Nancy Morin trouve cela inadmissible. « L'objectif est d'étirer le dossier le plus longtemps possible pour t'épuiser financièrement et moralement », continue-t-elle de croire.
Une future association
Malgré tout, la rencontre des sinistrés aura permis de faire naître le projet d'une association ayant pour but d'informer les gens et de les supporter dans leurs démarches. Un psychologue et un travailleur social ont d'ailleurs offert leurs services. Quatre avocats se sont aussi proposés afin d'offrir des conseils juridiques sans frais.
« L'association va travailler à ce qu'il y ait une éthique qui soit respectée par les employés des compagnies d'assurance », ajoute-t-elle.
Nancy Morin se dit convaincue qu'il existe des compagnies qui ont à cœur le bien de leurs assurés. « Mon but n'est pas de salir personne. Je comprends le processus d'enquête. Mais il ne faut pas oublier qu'il y a des humains derrière ces histoires-là. Ce n'est pas normal qu'une dizaine d'incendies soient traités de la même façon », conclut-elle.
Entre-temps, les personnes peuvent la contacter à l'adresse suivante: [email protected].
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