Les demandes d'aide alimentaires bondissent de 22 %

Par Josiane Yelle
Les demandes d'aide alimentaire auprès des comptoirs alimentaires desservis par Moisson Laurentides ont fait un bond de 22 % entre 2008 et 2011 seulement.
En moyenne, l'organisme procure de l'aide à plus de 15 000 personnes par mois et, selon la tendance provinciale, 16 % d'entre eux s'adresseraient aux banques alimentaires pour la première fois.
Selon les résultats de l'enquête Bilan-Faim 2011, le tiers des personnes qui reçoivent de l'aide sont des enfants. Environ 40 % ménages qui demandent de l'aide sont d'ailleurs des familles.
« Il est inconcevable que dans une société riche comme la nôtre, des milliers de québécois aient besoin de l'aide des comptoirs alimentaires chaque mois pour joindre les deux bouts, affirme Annie Bélanger, directrice générale de Moisson Laurentides. L'utilisation des comptoirs a augmenté d'une façon inquiétante pendant les trois dernières années ».
Le Bilan-Faim met d'ailleurs en évidence un nouveau phénomène. Travailler ne permet plus forcément de se passer d'une banque alimentaire, du moins pour 7 % des personnes. Il en est de même pour les personnes âgées recevant une pension de vieillesse (5%).
« Ces deux phénomènes mettent en évidence l'inadéquation du filet social devant protéger les plus vulnérables de la société québécoise », peut-on entre autres lire dans le rapport.
Moisson Laurentides peine à suffire
Pour l'organisme Moisson Laurentides, l'augmentation des demandes d'aide alimentaire est encore plus préoccupante puisqu'il ne parvient pas à combler le manque à gagner.
« On n'est pas capable de satisfaire à la demande des organismes. Depuis deux ans, la collecte est restée stable. On récupère environ la même quantité de denrées en devant travailler deux fois plus fort », indique toutefois Annie Bélanger.
Selon celle-ci, les entreprises vivent un contexte plus difficile. « De plus en plus, on voit qu'elles mettent des programmes de contrôle de qualité pour réduire leurs pertes. Elles investissent aussi pour augmenter la durée de vie des produits. On sent que l'industrie se transforme », dit-elle.
Le surplus de marchandise qui ne se vend pas, par exemple, est donc moins grand pour la banque alimentaire qui, pour avoir la même quantité de nourriture, doit avoir plus de fournisseurs que dans le passé.
« Ça met une pression sur notre logistique de transport. On a les mêmes camions qu'il y a deux ans, mais on se déplace deux fois plus. On doit aussi vivre avec les augmentations du coût de l'essence. Il faut donc travailler sur des alternatives », conclut-elle.