Des clés pour prévenir l'intimidation

Par Josiane Yelle
Il existe des plans d'intervention pour réagir face à l'intimidation. Mais plutôt que de ramasser les pots cassés, la conseillère pédagogique qui pilote le dossier violence à la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), Caroline Leblanc, présente des outils afin de prévenir ce fléau.
Dans la conférence qu'elle donne à des parents, celle-ci parle de quatre grands moyens qui permettent aux élèves de bien se développer en tant qu'enfant ou adolescent.
Le premier consiste à développer l'estime de soi de son enfant, la valeur qu'il s'accorde. « Si un enfant se fait ridiculiser à l'école, mais qu'on a développé son estime à la maison, il va avoir un meilleur bouclier pour faire face aux histoires d'intimidation. Il va croire en lui et n'aura pas besoin qu'un autre croie en lui pour être une personne », indique la spécialiste.
Les parents devraient aussi développer la connaissance qu'ont les enfants d'eux-mêmes afin qu'ils puissent se définir. Ils ne devraient pas se sentir obligés de changer pour adhérer à quelconque groupe.
Caroline Leblanc indique également qu'il faut apprendre aux jeunes à s'affirmer. « Il faut qu'ils soient capables de dire non à un geste qu'ils ne souhaitent pas, qu'ils soient capables de dénoncer. » Dans le même ordre d'idées, il faut développer leur capacité à résister aux pressions sociales, directement en lien avec le rôle qu'endossent les témoins de situations d'intimidation et avec la loi du silence.
« Tout ça, ça se développe dès la petite enfance et il faut savoir qu'il n'est jamais trop tard », ajoute la conseillère pédagogique. Ce sont des outils dont les résultats sont autant bénéfiques pour les jeunes qui intimident que pour ceux qui sont intimidés. Dans les deux cas, une partie de la personnalité du jeune n'est pas consolidée ce qui entraîne des rapports sociaux avec des lacunes.
La conseillère pédagogique en profite d'ailleurs pour dire qu'à la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles, c'est tolérance zéro en matière d'intimidation.
Son mandat est d'outiller les gestionnaires pour qu'il y ait, dans chaque école, un comité qui soit à même de déterminer un plan d'action pour prévenir et traiter l'intimidation à partir d'un référentiel commun à l'ensemble de la CSSMI.
Quoi qu'il en soit, Mme Leblanc se veut rassurante. « Oui, c'est un phénomène présent, mais je pense que ce qu'on propose est à même de répondre à la situation », conclut-elle.