Le commissaire au lobbyisme blanchit Dominic Cayer

Par Josiane Yelle
Bien que Tapage Communication et Imprimerie Domco aient hérité de 357 contrats représentant une somme totale de plus de deux millions $ de la part de la Ville de Blainville entre 2005 et 2008, rien ne permet de croire que des activités de lobbyisme ont été exercées par Dominic Cayer auprès des représentants de la municipalité.
Vérifications faites, il s'agit des conclusions du Commissaire au lobbyisme du Québec (CLQ) rendues publiques le 20 décembre dernier.
L'analyse des documents obtenus a bel et bien révélé des communications entre Dominic Cayer, président de Tapage Communication et d'Imprimerie Domco, François Cantin, le maire de Blainville, et Paul Allard, le directeur général de la Ville, de novembre 2005 à juin 2008. Ceux-ci ne permettent toutefois pas de « démontrer que des activités de lobbyisme ont été exercées par M. Cayer » au sens de la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de lobbyisme, écrit-on dans le rapport de vérification. En d'autres mots « aucune communication d'influence n'a pu être relevée ».
Dominic Cayer a pour sa part indiqué qu'il n'a jamais douté que la décision serait favorable à son égard, précisant qu'il ne pensait pas être la cible d'attaques aussi gratuites que mesquines.
« Pour moi, il s'agit une fois de plus de plaintes provenant d'adversaires politiques du maire de Blainville qui tentent par tous les moyens de discréditer son administration. N'ayant rien à lui reprocher, ils attaquent d'honnêtes entrepreneurs. Depuis 2005, je suis la cible des adversaires politiques du maire Cantin et j'espère que cette fois-ci, ils ont eu leur leçon et qu'à l'avenir ils me laisseront tranquille », a-t-il mentionné par voie de communiqué.
L'historique du dossier remonte à mai 2007. Un citoyen s'était alors questionné à savoir s'il était juste qu'un ancien conseiller municipal [Dominic Cayer] obtienne des contrats de la Ville pour le compte de son entreprise quelques mois après avoir remis sa démission.
Une plainte avait alors été transmise au CLQ à l'effet que M. Cayer « aurait exercé des activités de lobbyisme pour le compte de ses entreprises [.] auprès de titulaires de charges publiques de la Ville de Blainville, et ce, sans avoir inscrit l'objet de ses activités au registre des lobbyistes ».
Des délais nuisibles
Bien que le commissaire au lobbyisme ne soulève pas de fautes, celui-ci souligne toutefois que le délai occasionné en raison des procédures judiciaires intentées par la Ville de Blainville pour faire obstacle à ses demandes, auquel s'ajoute le délai pour lui fournir les documents convenus lors d'une entente, a nui grandement au bon déroulement de la vérification. « Les documents exigés en 2007 n'ont finalement été fournis que trois ans plus tard. »
Ce à quoi le maire de Blainville a répondu qu'il n'y aurait pas eu de contestations s'il avait été raisonnable. « Ce qu'il demandait n'avait aucun espèce de bon sens », a-t-il indiqué, mentionnant que les conclusions du commissaire étaient évidentes.
« Ça vient confirmer ce qu'on pensait depuis le début », a-t-il conclu.