Demandes de dézonage des villes: l'UPA reste aux aguets

Par Josiane Yelle
Bien que l'Union des producteurs agricoles accueille favorablement l'entrée en vigueur du Plan métropolitain d'aménagement et de développement (PMAD), qui a reçu le feu vert du gouvernement du Québec récemment, elle demeure tout de même sur ses gardes.
Selon l'organisation, il y a suffisamment d'espaces disponibles en zone blanche pour combler l'ensemble des besoins résidentiels, commerciaux et industriels jusqu'en 2031. « Cela suppose, en principe, la fin du dézonage agricole pour les 20 prochaines années », laisse entendre l'UPA.
Elle dit toutefois assister à une course effrénée des demandes d'extension des périmètres urbains dans le but de faciliter un éventuel retrait de la zone agricole, une possibilité que permet la version finale du PMAD.
L'UPA affirme que des demandes de dézonage pour plus de 500 hectares ont déjà été déposées à la Commission de protection du territoire agricole au cours des derniers mois. Elle fait référence à des demandes de la MRC de Mirabel, de la Ville de Saint-Eustache et de la Ville de Sainte-Anne-des-Plaines.
« Les chiffres sont très élevés, principalement à Mirabel où trois demandes qui totalisent 300 hectares sont sur la table, indique l'aménagiste de l'UPA pour les Laurentides, Vincent Robillard. Ces demandes ne sont pas justifiées ».
Le maire de Mirabel, Hubert Meilleur, affirme pour sa part que les demandes ne sont pas exagérées. « Sur notre territoire, il y a environ 12 000 hectares de zone agricole qui ne sont pas cultivés. Ce n'est pas parce qu'on en prendrait 800 pour les prochaines années pour créer de l'emploi et se donner de la richesse qu'on va faire mal à l'agriculture. La MRC de Mirabel, c'est celle qui a le plus protégé ses terres. »
Selon lui, il y a des endroits où il est possible de créer de la richesse en supportant le milieu agricole. « On va tous en sortir plus gagnants si on travaille ensemble. »
D'autres demandes à venir
L'UPA affirme également que des demandes provenant entre autres des Villes de Blainville et de Boisbriand ne sauraient tarder.
« L'information n'a pas été démentie par des contacts de quelques ministères. Pour ces villes, enlever des centaines d'hectares de zone agricole correspond toutefois à enlever la zone agricole. Ce n'est pas vraiment une bonne solution. »
Vincent Robillard croit que la porte est « trop ouverte », d'autant plus que des hectares sont encore disponibles sur la couronne nord de la Communauté métropolitaine de Montréal. « On appelle à la vigilance », conclut-il.
Lors du dépôt de leur mémoire à l'automne dernier, les élus de la MRC Thérèse-De Blainville avaient quant à eux souligné que l'objectif de densification des zones résidentielles du territoire était déjà amorcé depuis plus de 10 ans et que la moitié des permis émis l'était pour des édifices multilogements.