Les grands terrains de la prison sont très prisés

Par Simon Dessureault
La Société de développement économique Thérèse-De Blainville (SODET) et la Ville de Sainte-Anne-des-Plaines sont toujours intéressées à établir des entreprises de réhabilitation pour les prisonniers sur l'immense périmètre de la prison de Sainte-Anne-des-Plaines.
Il y a environ 4 ans, le directeur général de la SODET, Charles Le Borgne, avait rencontré le ministre de la Sécurité publique de l'époque, Stockwell Day, afin de lui faire part de cette idée. Ce dernier s'était montré ouvert et intéressé, mais rien n'a bougé depuis.
M. Le Borgne explique que l'idée consisterait en la construction de bâtisses qui accueilleraient des prisonniers dans le cadre de programmes de réhabilitation. Des entreprises de travail manuel pourraient s'y installer et accueillir quelques détenus régulièrement afin de les former.
« Il est prouvé que le taux de récidive diminue pour une personne qui sort de prison lorsqu'on lui a appris un métier lors de sa peine d'emprisonnement. On augmenterait donc les chances de réhabilitation sociale avec la mise en place d'un tel projet », affirme M. Le Borgne.
Pour assurer le développement
Les terrains à proximité de la prison de Sainte-Anne-des-Plaines sont d'ailleurs très prisés parce qu'il y a de moins en moins de terrains industriels disponibles sur la Rive-Nord. « On cherche constamment des avenues nouvelles pour le développement de notre région. Les terrains de la prison sont assez vastes et ils ne sont pas zonés agricoles. On s'est dit pourquoi pas développer un terrain fédéral et développer Sainte-Anne-des-Plaines par le fait même », ajoute M. Le Borgne.
Bien loin du but
Cette idée n'est toutefois vraiment pas sur le point de se réaliser. « La difficulté vient de la machine gouvernementale du ministère de la Sécurité publique. Ce n'est pas dans leurs habitudes de mettre en place de tels projets. Ils ne sont pas nécessairement à l'aise avec ce genre d'initiatives. Au niveau public, il y en aurait qui seraient en accord alors que d'autres seraient totalement en désaccord. Certains diraient que l'on exploiterait les prisonniers alors que d'autres verraient d'un bon œil qu'on leur apprenne des métiers », conclut M. Le Borgne.
Le maire de Sainte-Anne-des-Plaines, Guy Charbonneau, pense aussi que l'idée est encore au stade du rêve et de la pensée.
« C'est un projet qui pourrait être viable physiquement et socialement, mais je pense qu'il y a un manque de volonté politique. Sans vouloir critiquer le gouvernement, ce dernier désire plus agrandir les prisons et construire plus de cellules que d'implanter des projets comme celui-là. Dans un avenir rapproché, je ne vois pas comment on pourrait avoir accès aux terrains de la prison », a affirmé M. Charbonneau.
La prison
Au niveau du Service correctionnel de la prison, personne ne se rappelle de ce dossier pas plus que du côté du ministère. Le Service correctionnel du Canada (SCC) mentionne toutefois que l'établissement de Sainte-Anne-des-Plaines offre des programmes de formation professionnelle aux détenus tels aide-cuisinier, préposé à l'entretien des plantes d'intérieur, magasinier manoeuvre en fabrication de produits métalliques, aide-soudeur, etc.