« Bénéficier d'une transplantation, c'est un cadeau du ciel » - Pierre Lauzier

Par Josiane Yelle
Plus de 90 personnes des Laurentides attendaient une greffe en 2011. Parmi elles, seulement huit chanceuses ont reçu l'appel qui a changé leur vie. Pierre Lauzier faisait partie du nombre il y a cinq ans, lorsqu'il a reçu un rein et un pancréas.
Le résidant de Sainte-Anne-des-Plaines se rappelle ce coup de téléphone, ce « cadeau du ciel ». « Ma vie a systématiquement changé à compter de ce jour », raconte-t-il.
Celui-ci attendait alors un rein et un pancréas, lui qui était diabétique depuis l'âge de trois ans et qui connaissait des problèmes de reins depuis plusieurs années. Il avoue toutefois qu'il ne pensait plus à la greffe, après avoir passé deux années à l'attendre patiemment.
Les deux organes compatibles se sont finalement présentés le même jour. « Ç'a été une journée de fou, mais tout s'est très bien déroulé », se rappelle-t-il. Il était alors âgé de 53 ans.
Selon les plus récentes données de Transplant Québec, le temps d'attente moyen des personnes ayant reçu un rein en 2011 était d'environ 750 jours.
Une descente aux enfers
Le monde de Pierre Lauzier s'est écroulé lorsqu'on lui a appris, quelques années auparavant, qu'il devait débuter la prédialyse. « C'était un changement de vie radicale, la diète était très sévère. J'avais beaucoup de restrictions à respecter », indique-t-il.
Son médecin lui avait alors dit que cette étape durerait un an. En étant à cheval sur les recommandations, il a toutefois étiré sa prédialyse durant quatre années.
Est venu un moment où l'homme de Sainte-Anne-des-Plaines n'a toutefois eu d'autres choix que de commencer la dialyse. « Ils m'ont dit que j'étais au bout du rouleau et que c'était la mort qui s'en venait si je ne faisais rien. » M. Lauzier a alors entrepris ce nouveau mode de vie qui le restreignait entre autres à trois traitements d'environ cinq heures par semaine.
Il s'est aménagé une salle de dialyse à même sa résidence afin de rendre les traitements moins pénibles, mais a toutefois dû arrêter de travailler. « C'était très demandant pur le corps. »
Être reconnaissant
Même s'il ne connaît pas l'identité de son donneur, Pierre Lauzier indique qu'il a toujours été plus que reconnaissant envers celui-ci. Présentement, il voit son médecin seulement aux six mois et prend peu de médicaments.
Il affirme par ailleurs que ses années de maladie lui ont donné une discipline de vie qu'il n'aurait pas connue autrement.
Selon les données de Transplant Québec, 70 personnes de la région attendaient un rein en 2011. Parmi celles-ci, seules cinq l'ont obtenu.
Au total, 396 personnes ont pu bénéficier d'une transplantation grâce aux 137 donneurs d'organes décédés du Québec l'an dernier.