« C'était motivant de voir la marée de gens » - un gréviste du Collège Lionel-Groulx

Par Josiane Yelle
Des étudiants du Collège Lionel-Groulx qui ont pris part à la grande manifestation du 22 mars dernier dans les rues de Montréal ont l'impression d'avoir franchi une étape importante dans leurs revendications contre la hausse des frais de scolarité.
« Je pense qu'on a eu du poids. On était 200 000 personnes dans les rues. Il est temps que le gouvernement nous écoute et qu'il négocie », raconte Nicolas Guindon, un étudiant de Sainte-Thérèse en sciences humaines.
Selon lui, les étudiants vont devoir continuer d'augmenter leurs moyens de pression. Son collègue abonde également dans le même sens.
« Je crois qu'il faut déranger un peu plus. On est rendu là. C'est certain que des personnes vont être en colère, mais il est temps qu'elles réalisent que ce ne sont pas juste les étudiants qui subissent la hausse. Ce sont aussi les foyers, car il y a des parents qui paient pour leurs enfants », explique Émile Roy, un autre étudiant de Sainte-Thérèse.
Une manifestation pacifique
Les étudiants se sont dit heureux de la manifestation à laquelle ils ont pris part.
« Ça s'est passé de façon très pacifique. Je crois que ça nous a aidés au niveau de l'opinion publique. Dès que quelqu'un essayait de mettre le trouble, la majorité des manifestants huait », indique pour sa part Jeannot-Gabriel Dufour, un étudiant en arts et lettres, profil interprétation.
Les grévistes ont raconté avoir vu des familles et des gens de tous les milieux prendre part à l'événement. « Ça devient très épidémique. Le mot se passe. C'était vraiment la meilleure manifestation depuis le début. C'était motivant de voir la marée de gens », ajoute-t-il.
Pas d'inquiétudes
Les trois étudiants rencontrés par le journal se sont dits insultés par l'annonce du budget Bachand et comptent bien se faire entendre par le gouvernement.
« Arrêtons de se comparer avec les autres provinces et les autres pays. Et si on se compare, faisons-le avec les endroits qui ont la même réalité sociale qu'au Québec et le même taux d'imposition que nous », ajoute Nicolas Guidon.
Tout comme ses collègues, il ne s'inquiète pas outre mesure pour sa session.
« Au point où on en est, on ne s'en fait plus. Nous sommes même prêts à la sacrifier pour les personnes qui n'auraient plus accès à l'université », conclut Jeannot-Gabriel Dufour.