Les résidants des cent-maisons craignent l'arrivée d'un « ghetto »

Par Simon Dessureault
Le projet de développement de logements derrière la Place Élite à Sainte-Thérèse inquiète de nombreux résidants du quartier des cent-maisons situé juste à côté.
Ces derniers pensent que le développement de cet endroit créera l'implantation d'un « ghetto » près de leur quartier, ce qui désharmoniserait leur secteur. Ils auraient préféré un projet de maisons de ville qui aurait attiré des familles et qui leur ressemblerait plus.
François Danis, un résidant du quartier des cent-maisons, affirme que le directeur de l'urbanisme de Sainte-Thérèse, Nicolas Cardonne, lui a dit il y a un peu plus d'un an que « les conditions gagnantes étaient réunies pour créer un ghetto dans ce secteur ». Le directeur aurait fait ces affirmations sur un ton inquiet à la fin janvier 2011 alors que la Ville avait déposé une première ébauche du projet.
« Il m'a dit qu'il avait peur que ça devienne un ghetto. J'en ai parlé à mes voisins et la crainte s'est répandue dans le quartier », affirme M. Danis.
Le projet
Environ 100 personnes du quartier se sont donc présentées pour manifester leurs doléances lors d'une assemblée publique de consultation, le lundi 26 mars. La Ville et le promoteur immobilier (Le Groupe Tidan) ont alors fait connaître les détails de la deuxième version du projet.
Il prévoit la construction de huit bâtiments de trois étages comptant en tout 102 unités de logement locatif. Cent cinquante-quatre (154) cases de stationnements sont prévues, dont 127 intérieures et 27 extérieures.
« Ça ne sera pas des familles qui vont vivre là. On a rien contre les citoyens qui vivent dans des 3 ½, c'est du bon monde. Mais leur séjour est souvent sur une période à court terme. Les gens qui vont partir ne s'impliqueront pas au niveau communautaire comme les gens de notre secteur. On essai de préserver une harmonisation du quartier des cents-maisons », ajoute M. Danis.
La Ville
La Ville considère de son côté que ce projet atteint à la fois les objectifs de développement de la ville et de qualité de vie du milieu.
Elle affirme que le promoteur a accepté de se soumettre à des modifications et à certaines recommandations des citoyens par rapport à la première version du projet.
L'immeuble « Tapis élite », qui est situé à l'arrière et qui sera démoli pour l'occasion, a aussi fait place à de nombreux actes vandales et d'incivilité. La revalorisation du bâtiment existant est laborieuse et le propriétaire désire plutôt y aménager un complexe résidentiel répondant à la demande du marché d'aujourd'hui.
Pour ce qui est de Nicolas Cardonne, il est en congé de paternité depuis le vendredi 23 mars alors que la consultation publique se tenait le lundi suivant. L'Écho de la Rive-Nord a tenté de le rejoindre, mais il est à l'extérieur du pays.