La Rive-Nord a son assurance contre les inondations

Par Josiane Yelle
La crue printanière n'a pas lieu d'inquiéter les citoyens dont les résidences sont situées à proximité de la rivière des Mille-Îles. Le barrage du Grand-Moulin a été construit expressément pour éviter les inondations sur le cours d'eau.
Situé à la jonction du Lac des Deux-Montagnes et de la rivière des Mille-Îles, le barrage sert à maintenir le débit en deçà de 780 mètres cubes par seconde. « Aussitôt que le débit s'approche de cette donnée, on commence à fermer les vannes du barrage », explique Martin Ferland, l'un des ingénieurs du Centre d'expertise hydrique du Québec.
Il s'agit d'un travail qui se fait de concert avec la gestion des grands réservoirs en amont sur la rivière des Outaouais et le barrage de Carillon.
« Quand on décide de retenir l'eau, on le prévoit pour ne pas faire augmenter de façon importante le niveau du Lac des Deux-Montagnes et pour s'assurer que l'eau ne transite pas vers d'autres rivières où ça serait problématique », ajoute le spécialiste.
Le barrage du Grand-Moulin est seulement opéré en période de crue printanière, en fonction de la durée et de l'intensité de celle-ci. « C'est vraiment un ouvrage clé dans la lutte contre les inondations le long de la rivière des Mille-Îles », indique M. Ferland.
Cette année, le débit maximal enregistré jusqu'à présent a été de 685 mètres cubes par seconde. Le barrage n'a donc pas été en fonction. « Le printemps n'est toutefois pas terminé. Il est encore tôt. Les conditions des prochaines semaines vont dicter ce qui va se passer. La plupart du temps, le barrage du Grand-Moulin est opéré », ajoute-t-il.
Un peu d'histoire
Le barrage situé à la hauteur de Deux-Montagnes a été construit en 1986, à la suite d'inondations importantes sur la rivière des Mille-Îles survenues durant la décennie 70.
« La gravité de la situation a d'ailleurs été reconnue dès 1974, alors que les gouvernements acceptaient pour la première fois de dédommager les victimes d'inondation de la région. Les événements allaient les obliger à réitérer ce geste à la suite de la crue du printemps de 1976 », peut-on lire dans un rapport d'enquête effectué en1982 par le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement concernant le projet d'ouvrage de contrôle sur la rivière.
Selon Martin Ferland, la mise en place du barrage a mis fin à la problématique d'inondation.