Le Collège est fermé jusqu'à vendredi

Par Agence QMI
La police a eu recours à des gaz lacrymogènes et à la force contre des manifestants, dont cinq ont été arrêtées, incluant un professeur du Cégep Maisonneuve, au Collège Lionel-Groulx de Sainte-Thérèse, mardi matin.
Ces protestataires faisaient partie d’une foule bloquant l’accès à l’institution scolaire, alors que 53 étudiants tentaient à nouveau de revenir en classes. Les agents sont intervenus de la sorte afin de faire respecter une injonction devant permettre aux étudiants d’assister à leurs cours.
Vers 9 h 30, les policiers de la Sûreté du Québec ont lentement avancé vers la chaîne humaine formée par des étudiants, des « Profs contre la hausse » et des « Mères en colère et solidaires », en leur demandant de reculer. Ils avaient d’abord averti la foule d’une centaine de personnes à trois reprises de leur intervention imminente.
Une bousculade serrée s’est alors engagée entre les gens de la chaîne et les policiers, qui tentaient de progresser à travers la foule, sans coup ni violence. Leur objectif semblait être l’ouverture d’une brèche.
Les manifestants ne reculant pas, les policiers ont alors lancé des gaz lacrymogènes et chargé la foule. Celle-ci s’est rapidement dispersée, dégageant les portes de l’établissement. Les forces antiémeutes ont ensuite entrepris de libérer complètement le terrain du Collège.
Repoussés hors des limites du terrain de l’établissement, certains manifestants et professeurs se sont regroupés sur la voie publique et se sont assis par terre.
Attendant tranquillement dans un centre communautaire, des étudiants ont finalement pu rentrer dans le cégep vers 11 h. Toutefois, aucun cours n’a été dispensé. En après-midi, la direction du cégep a annoncé que le cégep allait être complètement fermé jusqu’à vendredi. La situation sera réévaluée pour cette journée-là, puisqu’une deuxième injonction demandée par près de 300 étudiants entrera d’ailleurs en vigueur vendredi.
La direction a déploré que le gouvernement Charest laisse les directeurs généraux des cégeps se débrouiller avec le problème étudiant et les injonctions. Elle a rappelé que les jeunes devront plus tard travailler en équipe et que la situation actuelle ne crée pas un contexte favorable à l’éducation.
« J’espère que la ministre va comprendre que ça n’a aucun sens de faire ça, a lancé la directrice générale du Collège, Monique Laurin. On met tout le monde à l’envers, il y a des enseignants qui pleurent sur la ligne. Les verts, les rouges, je les ai tous à coeur. Ce sont mes étudiants. […] C’est épouvantable de faire ça. Ç’a créé un climat épouvantable au collège. »
Arrivés dès 7 h
Les manifestants, dont certains étaient masqués, étaient arrivés aux alentours de 7 h. Munis de grillages métalliques, ils avaient barricadé l'entrée principale du collège.
Peu après 8 h, les enseignants et les parents s’étaient joints aux étudiants arborant le carré rouge massés devant les portes. Cet attroupement avait été déclaré illégal par les forces de l’ordre.
Les policiers de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville ont ensuite avisé par trois fois les manifestants qu’ils n’hésiteraient pas à employer la force nécessaire pour les déloger.
En plus des effectifs au sol, un hélicoptère de la Sûreté du Québec a été déployé sur les lieux. De nombreux agents de sécurité étaient également présents.
« La direction de l'établissement tente de faire entrer les étudiants sous le coup de l'injonction du 11 mai, pour que le collège ne soit pas en outrage au tribunal », avait expliqué le porte-parole de l'établissement, Yves Marcotte.
Par ailleurs, un autobus rempli de manifestants opposés à la hausse des frais de scolarité a été intercepté sur l’autoroute 15, à Laval. Ceux-ci allaient prêter main-forte aux « carrés rouges » du Collège Lionel-Groulx.