Les étudiants ont inondé le marché de l’emploi

Par François-David Rouleau
Bien que plusieurs entreprises de la grande région de Montréal subissent les répercussions de la grève étudiante en enregistrant des pertes, les employeurs de la Rive-Nord ne semblent pas ressentir les aléas du conflit.
Depuis quelques semaines, les étudiants collégiens et universitaires ont inondé le marché de la couronne nord en déposant d’innombrables demandes d’emploi. L’arrivée de l’été a également accentué la situation.
Cela a fait le bonheur des restaurants, des commerces et des magasins à grande surface qui en ont profité pour compléter leur équipe en ajoutant de nouveaux employés.
« Nous avons reçu une tonne de CV. Nous n’avons pas eu de misère à les engager. La majorité provient du cégep », a affirmé Lee-Anne Spina, gérante du magasin Sports Expert à Rosemère qui compte plus de 130 employés.
De son côté, l’épicerie Metro de la famille Thibeault à Blainville n’a même pas eu à chercher de nouveaux employés. « Nous n’avons pas embauché depuis 6 à 9 mois, a mentionné Andréanne Vanier, gérante de service. Nous avons surtout des étudiants du cégep et avec la grève, ils sont en congé et disponibles depuis longtemps. »
Même son de cloche du côté du magasin à grande surface Best Buy à Rosemère où la majorité d’entre eux sont des étudiants qui travaillent à temps partiel. « Nous n’avons pas été trop affecté par la grève, a précisé le superviseur du service, Shawn Boisvert, qui est aussi un étudiant en débrayage. Les employés demandent plus d’heures de travail, c’est positif. Nous verrons la différence au retour en classe. »
Complications
Justement, la loi 78 stipule que les étudiants doivent obligatoirement reprendre les cours avant la mi-août, ce qui compliquera considérablement la tâche des employeurs qui devront procéder à une nouvelle vague d’embauche pour continuer à faire rouler leur entreprise.
Au restaurant Boston Pizza de Mirabel, les propriétaires Line Tremblay et Francine Bénard sont exaspérées de la situation parce que près de la moitié du personnel est touché par la grève. C’est donc dire qu’elles devront trouver une façon de les remplacer au mois d’août.
« Pour l’instant, tout le monde est disponible. Mais en tant qu’employeur, la situation est pénible. Nous avons composé avec les incertitudes dans les derniers mois et nous aurons des problèmes en août parce que nous devrons engager de nouvelles personnes en plus de garder nos employés annuels », ont-elles souligné.