Le partage de la route reste laborieux

Par François-David Rouleau
L’an dernier, 120 cyclistes ont subi des blessures en roulant sur les routes des Laurentides. Une légère amélioration par rapport aux années précédentes mais à chaque année, au Québec, 2800 cyclistes sont victimes d’accidents, dont 200 sont blessés gravement.
Même s’ils sont soumis au même code de la sécurité routière que les automobilistes, il survient encore beaucoup trop d’accrochages entre ces deux usagers de la route.
Julien Hamerlak, gérant d’un magasin de vélo à Mirabel, est débarqué au Québec il y a quelques années. En parcourant plus de 3000 kilomètres par année, il peut témoigner du peu de courtoisie existant entre les usagers même s’il respecte les règles.
« Le problème, c’est que les gens n’attendent pas pour doubler s’il y a une auto en sens inverse. Ils veulent absolument sauver une seconde de leur vie ! En France, les voitures attendent derrière et prennent la voie inverse lorsqu’elles peuvent », a-t-il observé.
Bien que certains cyclistes puissent s’approprier la route en balade, il ne faut pas tous les mettre dans le même panier car d’autres sont très respectueux. La courtoisie reste de mise puisque la chaussée se partage.
Il est inutile de frôler un vélo, la sécurité est primordiale. Il se sentira davantage en sûreté si le conducteur prend la peine de le contourner. Selon la loi, il faut laisser un espace d’au moins un mètre et demi entre la portière et le vélo lors d’un dépassement.
Le Code de la sécurité routière prévoit que le conducteur d'un véhicule ne peut dépasser un vélo à l'intérieur de la même voie. Il l’autorise aussi à franchir la ligne centrale pour le dépasser. Une manœuvre acceptée peu connue selon une étude menée par la SAAQ en 2010.
Quant aux cyclistes, ils sont dans l’obligation de signaler leurs intentions, de suivre le trafic, de respecter la signalisation et de circuler à la file indienne.
Pistes cyclables
Tandis que le sport connaît une grande popularité au Québec, de nombreux cyclistes n’osent pas s’aventurer sur les routes par crainte et par manque de sécurité.
Donald Nadon, un résidant de Blainville, estime qu’il y a un grand manque de respect. « J’aime mieux rouler sur les pistes cyclables parce que j’en fais souvent seul, c’est moins dangereux. »
« Certains automobilistes sont courtois, d’autres le sont vraiment pas. On dirait qu’il n’y a pas de juste milieu », a affirmé son collègue Michel Grou.
Rencontré par le Journal en bordure de la piste du P’tit Train du Nord à Blainville, Sylvain Robineau, de Laval, emprunte davantage les pistes cyclables même s’il doit rouler sur la route quelques kilomètres. « Le réseau est mal entretenu et les voitures sont irresponsables parfois. La piste est plus sécuritaire et moins dangereuse. »