Prévenir avant que le Québec ne tombe en miettes

Par Josiane Yelle
Par la publication de son livre intitulé Le Québec en miettes, Michel Leboeuf, un biologiste de Rosemère, souhaite sensibiliser le grand public aux conséquences du développement du territoire, notamment à l’heure du Plan Nord.
« C’est très technique et peu de personnes expliquent les vrais enjeux de façon simple et claire. C’est donc le mandat que je me suis donné lorsque j’ai débuté la rédaction », laisse entendre d’entrée de jeu l’auteur de plusieurs ouvrages.
Selon lui, si chaque personne se pose les bonnes questions, les politiciens devront tôt ou tard en tenir compte. « Il faut qu’on s’y intéresse. Il ne reste plus beaucoup de grands territoires vierges qui sont fondamentaux pour plusieurs espèces », explique le spécialiste qui s’intéresse depuis plusieurs années aux questions de fragmentations.
Pour atteindre son objectif, M. Leboeuf utilise entre autres une analogie qui se rapporte à une île. « Plus elle est petite et loin de la terre, plus c’est difficile pour la faune et la flore. C’est donc le même phénomène pour un petit morceau de forêt dans le milieu d’un développement. »
Juste milieu
Le biologiste indique avoir commencé la rédaction lors de l’annonce du Plan Nord en mai 2011 et quand les cibles d’aires protégées ont été modifiées au cours de l’été suivant.
« Ça permet aux différentes sociétés de s’installer avant qu’on ait le temps de dire qu’il faudrait protéger tel espace plutôt que d’y installer une mine. Le problème dans le nord, c’est que la nature est plus fragile. Tout ce qu’on fait a donc un impact à plus long terme. »
Selon Michel Leboeuf, il faut absolument trouver le juste milieu entre le développement économique et la conservation. « On a la responsabilité de protéger cette espace-là. On en sortira gagnant. Plusieurs espèces jouent un rôle dans l’écosystème et on ne sait pas quand on va perdre une espèce clé qui fera en sorte que les autres dominos s’effondreront. »