Le débit d’eau atteint des records

Par François-David Rouleau
Le bas niveau de l’eau du lac des Deux-Montagnes et le débit de la rivière des Mille-Îles pourraient bientôt battre des records. Au cours du week-end dernier, ils ont atteint les niveaux historiques.
« Nous sommes présentement légèrement au-dessus des minimums historiques », a révélé Pierre Corbin, directeur des opérations d’Hydro Météo, un organisme qui se spécialise notamment dans la surveillance et la prévision des crues sur les rivières du Québec.
Même s’il ne pleut pas dans la région, il faut regarder à plus grande échelle. Le Lac des Deux-Montagnes est le bassin versant de la rivière des Mille-Îles mais il dépend de l’eau qui s’écoule depuis la rivière des Outaouais et l’Abitibi.
« La clé du problème, c’est ce qu’il tombera dans la vallée des Outaouais et plus au nord. Au cours des prochains jours, on annonce très peu de précipitations. Il faudra gérer les nombreux bassins dans cette région », a observé M. Corbin qui croit que de nouveaux records pourraient être établis.
Avec 21,23 mètres de profondeur, le lac des Deux-Montagnes flirte, pour l’instant, avec les plus bas niveaux enregistrés depuis 1986. Il lui manque actuellement 52 centimètres d’eau pour atteindre la normale.
Cela réduit considérablement le débit de la rivière des Mille-Îles qui peine à atteindre les 35 mètres cube d’eau à la seconde, près de trois fois moins que les normales de saison.
Le peu de précipitations l’hiver dernier et le temps sec du printemps expliqueraient cette situation. La crue a donc été moins importante qu’à l’habitude.
Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs pourrait devoir revoir la gestion de ses nombreux réservoirs d’eau en Abitibi. Ce bassin hydrographique vit toutefois la même problématique que dans la grande région montréalaise puisqu’il est aussi sous haute surveillance.
Dangers
Cette situation précaire devrait inciter les plaisanciers à redoubler de vigilance sur les points d’eau.
« Le danger touche la navigation. Il y a plus de risques de s’échouer, a expliqué Denis Lefaivre, chercheur scientifique au Service hydrographique du Canada. Les profondeurs affichées sur les cartes marines sont dessinées selon les normales. Or, nous sommes à 12 centimètres sous le zéro des cartes. C’est donc dire que si une carte annonce un mètre d’eau, il y en a 88 centimètres. Les navigateurs devront être très attentifs. »
Arrosage
En période de canicule et de sécheresse, les municipalités resserrent leur réglementation pour l’arrosage des pelouses et des jardins. Les citoyens sont appelés à respecter les horaires d’arrosage. Plusieurs villes dans la région les ont rappelées sur leur portail Web, d'autres ont émis des restrictions.
La Ville de Deux-Montagnes assure que sa consommation n’a aucune influence sur le niveau du lac. « Nous sommes plus limités par notre capacité de production que par le niveau du lac qui a une influence minime sur celle-ci, a affirmé la directrice des communications Valérie Sauvé. Nous avons déjà une limitation sur l’arrosage des pelouses et nous avons mis en place une interdiction complète. »