Une (future) barrière sème la zizanie

Par Eric Mondou
Plus d’une dizaine de personnes étaient présentes à la dernière séance du conseil de ville de Boisbriand pour dénoncer la volonté de la municipalité d’ériger une barrière au bout de la rue Élizabeth, aux abords de la rivière des Mille-Îles.
C’est à cet endroit que les pêcheurs sur glace et amateurs de sports d’hiver se donnent rendez-vous tous les hivers depuis de nombreuses années. Outre la descente qui permet aux véhicules d’accéder facilement à la rivière, c’est les eaux peu profondes de la baie qui conviennent parfaitement aux pêcheurs.
L’hiver dernier, 27 cabanes à pêche y avaient été dressées et une patinoire avait été entretenue au grand plaisir des citoyens. Or, après diverses plaintes des riverains (bruits, propreté, stationnement), la ville a décidé d’adopter cette année un projet pilote qui limitera le nombre de cabanes à pêche à 18 en plus de restreindre le nombre de voitures par cabane à deux. La méthode pour réguler le tout: une barrière.
Percy Hofman, citoyen boisbriannais, s’est dit inquiet de la tournure que pourrait prendre cette décision. « C’est le premier pas. L’an prochain, ce sera autre chose. On a peur de perdre l’accès total à notre seul plaisir d’hiver », s’est indigné celui qui organise chaque hiver un tournoi de pêche à cet endroit.
Espace public
Rencontré sur le lieu où sera dressée la barrière, Lesley Hargrove a pour sa part dénoncé l’idée d’empêcher des citoyens de Boisbriand de pouvoir profiter de l’espace public. « La rivière est à tout le monde. D’autres solutions auraient pu être utilisées, et avant tout, nous aurions pu nous arranger entre nous », a indiqué l’homme, précisant que seules deux cabanes à pêche occasionnaient des ennuis l’an dernier.
Ville
Durant la période de questions de la séance du conseil de ville, la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, a dû défendre l’initiative proposée par la municipalité. « Des indésirables sont venus jeter une ombre sur les habitués du lieu. On répond de cette façon pour régler cette problématique. Ce projet pilote est un compromis et à partir de là, nous verrons l’an prochain comment nous pouvons évoluer », a-t-elle signalé, précisant que la ville tenait à préserver l’activité.