Un cas de spéculation agricole à Saint-Janvier ?

Par Eric Mondou
L’acquisition en juin 2011 de 58 hectares de terres agricoles dans le secteur de Saint-Janvier à Mirabel par un groupe d’hommes d’affaires a fait bondir l’Union des producteurs agricoles (UPA) Outaouais-Laurentides.
Cette superficie zonée agricole, à l’est de l’autoroute des Laurentides, entre la rue Victor et la côte Saint-Pierre, a été acquise par les Développements Miraval Inc, société représentée par trois hommes d’affaires. Le 30 juin 2011, l’entreprise a paraphé deux ententes distinctes avec deux cultivateurs différents pour une somme totale de 7 152 279 $. Selon l’évaluation municipale de la Ville de Mirabel, les deux terrains ont une valeur de 507 500$.
Ces deux transactions complétées par la même entité sont considérées par le porte-parole de l’UPA comme étant un cas emblématique de spéculation des terres agricoles. « Ce cas nous a jetés par terre. Si l’on fait la combinaison de la valeur de la vente et de la superficie des terres vendues, ce cas est d’une envergure différente qui le rend, selon nous, unique dans les Basses-Laurentides », a signalé René Ledoux, directeur régional de l’UPA Outaouais-Laurentides.
En premier lieu, Développements Miraval Inc. mettait la main sur un lopin de terre de 30,3 hectares pour la somme de 3 567 293,35$.
Par la suite, elle se procurait le lot adjacent, d’une superficie de 27,94 hectares, au prix de 3 584 985,67$. Cette dernière transaction incluait par ailleurs une maison et des bâtisses de ferme. Or la valeur municipale de ces constructions s’élevait à moins de 100 000$.
Cela dit, près de 7 M$ ont été investis pour obtenir ces terres arables, soit une moyenne d’un peu plus de 120 000$/hectare. « À ce prix, c’est impossible de rentabiliser en faisant de l’agriculture », a laissé tomber M. Ledoux, précisant qu’un hectare de terre agricole est vendu actuellement entre 10 000 et 12 000$ dans les Basses-Laurentides. Avec une telle valeur, cela représenterait une somme entre 580 000 et 696 000$ pour les 58 hectares. « On est obligé de conclure que cet achat a été fait pour un placement à long terme et non pour des fins agricoles », a-t-il déploré.
Propriétaires
Dans le but de connaître les intentions des nouveaux propriétaires, le Journal a tenté de contacter les trois hommes d’affaires qui représentaient les Développements Miraval Inc au moment de la signature des contrats. Jean A. Baulne et Yves Paré semblaient se trouver à l’extérieur lorsque ses lignes ont été écrites. Jointe par téléphone, la fille de M. Paré a indiqué ne pas être au courant de l’objectif du groupe. Quant à Jean-Roch Vachon, il n’a pu être rejoint.