Zonage à risque : Sainte-Thérèse tente de rectifier le tir

Par Simon Dessureault
Des 657 maisons adossées au talus près du Jardin des Sources à Sainte-Thérèse, 479 pourraient être exclues d’un zonage à risque.
La Ville de Sainte-Thérèse est en train de modifier son règlement d’urbanisme quant aux zones à risque d’érosion ou de mouvement de terrain.
« La réflexion de modifier ce règlement a été amorcé au mois d’août 2012 lorsque des citoyens ont soulevé une problématique vécue lors de la vente de leur propriété », a affirmé Monique Delisle, la directrice des communications de la Ville de Sainte-Thérèse.
En mars prochain
Ces résidences seraient exclues parce qu’elles sont situées suffisamment loin d’une pente de plus de cinq mètres de hauteur comportant une inclinaison supérieure à 25 %.
« On a effectué une étude de chacune de ces propriétés. Nous sommes en pourparler avec la MRC et les différents ministères impliqués. Si tout se passe bien, on devrait déposer un projet réglementaire dès le mois prochain. On va regarder s’il y a une façon de modifier le zonage », a expliqué Nicolas Cardone, le directeur de l’urbanisme.
Les 178 résidences directement adossées à une pente nécessiteraient quant à elles une réglementation particulière dont les critères sont présentement en élaboration. Un avis de motion sera déposé à cet effet au conseil municipal de mars prochain.
Les citoyens sont inquiets
Des résidants de ce secteur continuent de mettre de la pression sur le conseil municipal en raison du zonage à risque. Ces derniers sont incapables de vendre leur propriété à cause du règlement d’urbanisme.
Un récent reportage de <I>Radio-Canada<I> mettait en évidence cette problématique. En 2008, la Ville de Sainte-Thérèse a modifié le zonage de plus de 600 résidences sans aviser les propriétaires. La mention « zone à risque d’érosion ou de mouvement de sol » a été étampée dans le certificat de localisation des propriétaires. Ceci leur cause donc un préjudice pour la vente.
« Qu’avez-vous l’intention de faire avec ce zonage? Vous inscrivez zone à risque, mais on ne sait pas c’est quoi le risque. Les acheteurs ne veulent rien savoir. Vous dites que vous protégez mon investissement, mais ma maison ne vaut plus rien », a mentionné Didier Huysecom, un résidant de la Place des Ancolies.
La problématique est semblable sur le rue Hemlock dans les Jardins Blainville et sur la rue des Muguets.
« Des ingénieurs et le ministère de la Sécurité publique m’ont confirmé que mon terrain est à risque. On n’a pas le support de la Ville pour exécuter la sécurisation. Un paquet d’obstacles m’empêchent de sécuriser la place. Les expertises ne nous avancent pas non plus. Ce n’est pas vendable. J’ai hâte de voir ce que vous allez faire », a pour sa part affirmé Alain Prévost de la rue Hemlock.
« Je m’interroge à savoir si je vais rester zoné à risque malgré les démarches de la Ville. Je songe à vendre et je suis inquiète », a pour sa part ajouté Manon Côté de la rue des Muguets. Cette dernière craint que sa résidence soit parmi les 178 qui auront une réglementation particulière.
des Muguets
Un zonage conforme
La Ville croit pour sa part que le problème n’est pas relié au zonage.
« Le contenu de notre réglementation n’est pas problématique. La seule différence, c’est que l’on a emprunté des mots du schéma d’aménagement de la MRC. Les mots « zone à risque d’érosion ou mouvement de sol » sont inscrits dans le certificat de localisation. On est conscient que ça fait peur aux acheteurs », a expliqué Nicolas Cardone, le directeur de l’urbanisme de la Ville de Sainte-Thérèse.