Ils supportent les odeurs de l’usine depuis quelques années

Par Eric Mondou
Robert Martel et Brigitte Bourget n’en peuvent plus d’endurer les odeurs exécrables provenant de l’usine des traitements des eaux usées de Boisbriand.
Résidant de la rue Fortin depuis près de 15 ans, le couple de Boisbriand cohabite littéralement avec l’usine d’épuration, qui est située à quelques pas de leur cour arrière.
Depuis que les travaux d’agrandissement y ont été menés, en 2008, les odeurs d’excréments qui s’y dégagent dérangent énormément le couple au point où celui-ci a complètement cessé de profiter de sa cour extérieure.
« Des fois, on jurerait que nous sommes dans le conteneur tellement ça sent fort. C’est devenu insupportable », a indiqué M. Martel.
Le va-et-vient fréquent des camions venant récupérer les conteneurs remplis de boues d’épuration causent des parfums répugnants dans le voisinage.
« Lorsque les camions viennent, ça peut sentir durant un bon trois heures », a indiqué Mme Bourget.
Devant cette situation qui leur est devenue infernale, le couple a complètement cessé de jouir du bel espace de terrain à l’arrière de leur maison. « Nous avions une petite piscine, un jardin, mais on ne s’en sert plus du tout », a déploré Mme Bourget, qui craint que sa maison ait perdu toute sa valeur.
« Le pire est quand je suis en train de faire du BBQ et que l’odeur arrive. Ça me coupe carrément l’appétit », a confié M. Martel.
Solutions
Du côté de l’hôtel de ville, la mairesse Marlene Cordato semblait bien au fait des désagréments occasionnés par l’usine.
Or comme les travaux menés à l’usine font présentement l’objet de deux dossiers judiciaires distincts, dont celui impliquant les accusés de l’opération Marteau, la municipalité souhaite attendre de voir si la justice tranchera en sa faveur avant de procéder à des ajustements.
« Des solutions, il y en a, a indiqué d’emblée la mairesse Cordato. Il y a des choses qui auraient dû être faites lors des travaux qui n’ont pas été réalisées, notamment au niveau de la siccité des boues », a-t-elle ajouté.
Désespérée par la lenteur des procédures, Mme Bourget a proposé à la municipalité qu’on l’exproprie, solution écartée par celle-ci.
« J’aimerais que les gens de la Ville acceptent mon invitation de les héberger et des les nourrir durant une semaine. Ils verraient ce que l’on endure », a indiqué Mme Bourget.
Le procès des accusés de l’opération Marteau doit débuter en janvier prochain. Le mandat d’agrandissement de l’usine d’épuration de 28 M$ avait été octroyé à la compagnie Infrabec de Lino Zambito en septembre 2007.