Une bénévole de Rosemère fournit l’essentiel
Par Josiane Yelle
Bien qu’elle ait côtoyé la dévastation depuis son arrivée aux Philippines, c’est sans doute d’une leçon de résilience dont se souviendra la citoyenne de Rosemère Françoise Fortin lors de son retour parmi les siens après trois semaines d’aide humanitaire avec l’Œuvre Léger.
Trois jours seulement après le passage du typhon Haiyan qui a balayé les Philippines en emportant sur son passage des milliers de vies humaines le 8 novembre dernier, Françoise Fortin s’est retrouvée au cœur de la province de Leyte afin de prendre part à une mission d’eau potable.
La policière de formation a avoué avoir été éprouvée par l’ampleur de la tragédie lors de son arrivée. Plusieurs jours plus tard, le 27 novembre au matin, elle apercevait encore des corps empilés dans des sacs en bordure de la route.
« C’est complètement dévasté. C’est comme si vous preniez un rouleau compresseur géant et que vous le passiez sur la région. À gauche comme à droite, il n’y a plus de maisons. Il n’y a que des amas de tôles et de bois qui s’accumulent sans fin », a raconté la femme de 51 ans.
Malgré tout, c’est toutefois de résilience dont a parlé Mme Fortin. « Les Philippins ont de grandes familles dans lesquelles ils puisent leur force. Même s’ils ne savent pas encore comment ils vont faire à long terme, ils se tournent vers l’avenir pour en assurer la survie », a-t-elle ajouté.
Mission d’eau potable
La mission de l’équipe de Françoise Fortin en est une d’eau potable.
Chaque jour, ils partent à la recherche de villages éloignés afin de localiser des puits et d’y installer une unité de filtration afin de desservir la population locale en moins de 15 minutes. Une fois que tous les citoyens ont rempli leurs bidons, ils ramassent ensuite leur équipement et poursuivent leur route.
Même s’ils travaillent de longues heures, ils parviennent ainsi à fournir une moyenne de 10 000 litres d’eau potable quotidiennement. Ce qui n’est pas négligeable. Ils commencent à 6h30 pour terminer à 18h.
Lorsqu’il a été possible de la joindre, Françoise Fortin s’est dite « brûlée », voire même « vannée ». Elle a raconté avoir eu faim les premiers jours lorsque la nourriture était rationnée. Elle dort d’ailleurs à même le plancher. Mais cette réalité, elle ne veut pas qu’on en parle trop. Elle ne veut pas se plaindre.
« Je ne suis pas venue ici pour me reposer », a lancé à brûle-pourpoint celle qui a pris trois semaines de vacances du Service de police de la Ville de Montréal pour venir donner de son temps bénévolement.
« La plupart des gens n’ont rien. Leur maison est une perte totale. Mais ils demeurent quand même positifs et solidaires. C’est merveilleux de voir ça. »
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