Un coup de poing de trop

Par Éric-Yvan Lemay / Agence QMI
Même s’il s’est réconcilié avec sa victime, l’entrepreneur en construction Marc Saulnier a reçu hier une peine avec sursis d’un an assortie de 75 heures de travaux communautaires. Une peine qu’il juge sévère, mais qu’il accepte sereinement.
Lors d’un combat de boxe au Centre Bell en 2010, Saulnier avait donné un violent coup de poing à Patrick Major, un entrepreneur Mirabel.
« La sentence que j’ai reçue, je l’accepte. J’ai été déçu du processus judiciaire, mais je suis capable d’assumer les conséquences du geste que j’ai posé. C’est une leçon de vie », a dit le propriétaire de Coffrages Saulnier qui a pris le temps de s’asseoir avec M. Major dans une auberge de Montréal après le prononcé de la sentence.
C’est que son avocat Pierre Morneau espérait l’absolution inconditionnelle pour son client de 36 ans. Selon lui, n’importe quelle autre sentence aurait eu un «effet désastreux» pour la compagnie de Saulnier, qui emploie entre 250 et 450 d’employés.
« Il paye pas mal pour ça »
Même sa victime qui a dû subir deux opérations trouvait la sentence salée. «Je trouve que c’est sévère. C’est quand même moi qui ai reçu le coup de poing. Disons qu’il paye pas mal pour ça», a estimé le propriétaire de l’entreprise Coffrage Major, Patrick Major.
Ce dernier avait intenté un recours civil contre Saulnier après l’événement qui s’est réglé par une entente hors cour. C’est lors de cette procédure au civil que les deux hommes se sont reparlé.
Patrick Major assure que ce n’est pas le montant versé en compensation qui a pesé dans la balance, mais bien la discussion entre quatre yeux.
« J’ai pu m’excuser du geste. Je regrette quand même de l’avoir fait. C’était un geste ponctuel. Ça s’est fait vite», a souligné Saulnier.
À l’époque, les entreprises de coffrage des deux hommes étaient souvent compétitrices sur des contrats, d’où certaines frictions qui ont été exacerbées par l’alcool et l’ambiance survoltée du combat. Les deux insistent pour dire qu’il s’agissait d’un geste isolé et qui ne méritait pas une condamnation au criminel. Mais le juge Pierre Labelle en a décidé autrement.
«L’attaque est de nature sournoise et non provoquée, a commenté le juge au Palais de justice de Montréal. Cet acte ne peut pas être accepté dans notre société.»
Pour Marc Saulnier, il est temps de tourner la page. Il espère que toutes les histoires l’entourant vont cesser de le suivre en 2014. Il faut dire que son nom a fait surface à la commission Charbonneau à quelques reprises.
Partenaires d’affaires
Saulnier a déjà été associé avec Mario Brouillette, un Hells Angels avec qui il détenait un gymnase, et David Rouleau, un Hells Angels de Sherbrooke avec qui il possédait une gazonnière.
Il assure avoir coupé tous les liens avec ces gens depuis déjà plusieurs années.
Il estime toutefois que la médiatisation de toutes ces relations d’affaires a pu lui nuire dans sa cause pour voies de fait. Même si Patrick Major avait demandé à faire retirer sa plainte, les procureurs ont poursuivi les démarches.
Ce dernier assure aujourd’hui ne pas avoir été « acheté » ou avoir été forcé à prendre cette voie.
«Je lui loue de l’équipement. Si j’avais été acheté, je ne prendrais pas la peine de lui louer de l’équipement.»
- Avec la collaboration de Michaël Nguyen
Pour partager votre opinion vous devez être connecté.