You’ve got mail !
Par François-David Rouleau
La direction de Postes Canada a pris une bien mauvaise décision la semaine dernière. En supprimant la distribution porte-à-porte d’ici 2019, elle privera les Canadiens et Canadiennes d’un service essentiel.
De plus, elle en est venue à cette décision tout juste après la fin de session parlementaire à Ottawa. Est-ce là une stratégie déloyale afin d’éviter les questions ? Il faut justement se poser la question puisqu’en agissant de la sorte, elle évite les foudres des partis de l’opposition.
La manœuvre est douteuse. Supprimé le service postal, supprimer près de 8000 postes et mettre un métier en péril, réduire les heures d’ouverture des bureaux de poste et hausser les tarifs des timbres, tout pour déplaire et écœurer la clientèle qui paie pour ce service.
La nouvelle n’a pas tardé à échauder la population. Avec raison d’ailleurs. Il s’agit d’un service essentiel, surtout pour les personnes âgées ou celles à mobilité réduite.
Je pense d’abord à ces deux groupes qui devront se déplacer pour aller récupérer leur courrier dans une boîte postale. Ce ne sera pas toujours évident, surtout en hiver. La proximité entre le client et le facteur disparaîtra. Le changement sera radical pour ceux qui étaient habitués de le recevoir sur leur perron tous les jours.
Postes Canada pourra bien éparpiller des boîtes postales un peu partout sur le territoire pour essayer de satisfaire ses clients mais n’en demeure pas moins que la cassure fera bien des dommages. Les Canadiens et Canadiennes seront privés d’un droit acquis, ils ont donc de bonnes raisons de se plaindre en exprimant leur mécontentement.
Porte grande ouverte
Je suis toutefois persuadé qu’aucun argument ne sera retenu par la société d’État qui jouera à la sourde oreille au cours des prochains mois, se fichant carrément de la population uniquement pour des raisons budgétaires. Elle semble bien déterminée à mettre son plan à exécution pour assainir ses finances.
En empruntant cette avenue, Postes Canada ouvre la porte tout grande aux entreprises d’expédition mondiales. Les UPS, FedEx, DHL, et autres grandes multinationales se réjouiront donc de ses décisions.
J’estime que Postes Canada prend un virage déplorable. On privera les payeurs de taxes d’un service qui existe depuis plus de 100 ans auquel ils contribuent chaque année. Tout ça, en mettant une fois de plus les mains dans leurs poches.
J’imagine que le sujet sera fortement débattu à la Chambre des communes lors de la reprise des activités au Parlement canadien.
Comme d’habitude, Stephen Harper patinera pour tenter de trouver des pistes de réponses afin d’éviter de soulever les soupçons de collusion.
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