Le radar photo est une vraie mine d'or

Par Simon Servant
Comme si l’échangeur n’avait pas fait assez jaser dans les sept dernières années, voilà maintenant que la situation du radar photographique mobile, situé à cet endroit, rajoute de l’huile sur un feu déjà particulièrement ardent.
Les automobilistes ont commencé à apercevoir sporadiquement le radar à partir du 20 décembre 2013, date à laquelle le ministère des Transports du Québec (MTQ) l’a installé à cet endroit afin de répondre à certaines demandes.
« Nous avons ciblé ce chantier parce qu’il y avait plusieurs possibilités d’accidents et d’incidents reliés à la circulation. Nous voulions répondre à la demande des signaleurs, qui trouvaient que l’endroit pouvait être dangereux », a affirmé Sarah Bensadoun, porte-parole de la MTQ.
Rappelons que l’échangeur accueille un flot de 240 000 conducteurs par jour, le troisième plus important de la province.
En date du 31 janvier 2014, 1024 infractions ont été décernées, aux abords de ce chantier, pour un montant de près de 244 000 $. Cela représente une moyenne d’un peu plus de 238 $ par constat.
Faire respecter la limite
Étant mobile, le radar peut se déplacer à différents endroits de l’échangeur, mais aussi sur d’autres chantiers voisins. Pour les utilisateurs, qui ont développé des habitudes de conduite depuis le début des travaux, il peut être bizarre de concevoir que le MTQ ait décidé de mettre un radar photographique sept ans plus tard, mais Mme Bensadoun a une explication.
« Ce n’est qu’en 2009 que le gouvernement a adopté un projet pilote de radar photo et ce n’est qu’en août 2012 que celui-ci a adopté un projet de radar photo mobile, comme c’est le cas actuellement. Donc, il a fallu attendre le bon moment pour pouvoir en placer un sur l’échangeur. »
Le but recherché par le MTQ est évidemment de faire ralentir les automobilistes dans ce secteur.
« Dès que les conducteurs roulent au-dessus de la limite permise, ils sont susceptibles de recevoir une contravention. C’est la Sûreté du Québec qui se charge d’opérer le radar et il peut y avoir des délais de 30 jours avant de recevoir le constat d’infraction », a ajouté Mme Bensadoun.
Pour le moment, il n’y a que trois véhicules mobiles de la sorte et c’est le seul endroit des Basses-Laurentides où il est présent.
Opinion partagée
Malgré tout, le sujet continue de soulever les passions, comme en témoignent certains commentaires sur les pages Facebook de nos journaux.
« Excellente idée, car les gens conduisent beaucoup trop vite dans les dédales de ce chantier! », a mentionné Suzanne Clément.
En revanche, Michel Labrie n’a pas été tendre envers cette nouvelle pratique. « Je me suis fait prendre deux fois plutôt qu’une et à deux jours d’intervalle! 500 $ pour rien ou en taxes déguisées! »
Bref, l’encre n’a pas fini de couler dans ce dossier et avec des travaux qui se poursuivent jusqu’à la fin de l’année en cours, ce ne sera pas la dernière fois que l’échangeur fera la manchette.
Dernier recours pour les conducteurs
Un automobiliste ayant reçu une contravention reliée au radar photographique de l’échangeur 15/640 bénéficie toutefois de quelques outils pour défendre son point.
En effet, une partie défenderesse peut contester sa contravention sous plusieurs motifs et peut faire affaire avec des spécialistes pouvant les représenter en cour.
« Il est possible de contester une contravention faite par le radar photo. Par exemple, nous pourrions nous questionner sur le calibrage de l’appareil, parce qu’il ne peut être toujours parfait, ou encore si des tests ainsi que les entretiens ont été faits régulièrement », a soutenu Me Avi Levy, du cabinet d’avocats Ticket 911.
Dans le cas échéant, seuls les excès de vitesse peuvent être sanctionnés, mais il n’y aura aucun point d’inaptitude enlevé au dossier. Les amendes seront cependant doublées puisque c’est une zone de construction.
« Le radar ne peut prendre une photo que de la plaque du véhicule et non de celui qui le conduit. C’est pour cette raison qu’il ne peut y avoir de points d’inaptitude enlevés sur le permis de conduire de l’automobiliste », a conclu Me Levy.
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