La police veut éradiquer l'usage du cellulaire au volant

Par Fanny Arnaud
Rédiger un message texte en conduisant augmenterait jusqu’à 23 fois le risque de provoquer une collision.
Du 17 au 30 mars, les services de police réalisent une opération en sécurité routière mettant l’accent sur les dangers de l’utilisation du téléphone cellulaire au volant.
Audrey-Anne Bilodeau du service des communications de la Sûreté du Québec explique qu’il n’est pas toujours évident pour les services de police de constater ces infractions, car les conducteurs ont vite fait de se débarrasser de leur cellulaire.
«On constate plus d’infractions avec les voitures de police fantôme qu’avec les voitures identifiées», a-t-elle dit.
Cependant, rappelle Mme Bilodeau, il ne faut pas oublier qu’à 100 km/h, une voiture parcourt 139 mètres en 5 secondes. Une distance importante qui échappe à la vigilance du conducteur le temps d’écrire une simple phrase.
«Un véritable fléau»
La Sûreté du Québec rappelle que le seul fait de tenir en main, tout en conduisant, un appareil ayant une fonction téléphonique constitue une infraction.
Le sergent Martin Charron de la Régie intermunicipale de police Thérèse-De Blainville (RIPTB) explique qu’en 2013, 3 575 constats d’infraction de ce type ont été donnés sur leur territoire.
Il ajoute que, dans la même année, 301 accidents sur 822, soit 37 %, ont été causés par l’inattention et/ou la distraction.
«On peut comprendre que souvent les policiers faute de preuve vont déterminer que l’accident a été causé par l’inattention plutôt que par la distraction», a-t-il ajouté.
Des risques sous-estimés
«Tellement de personnes utilisent leur cellulaire au volant sans se faire prendre que les gens ont l’impression que ce n’est pas grave», a dit le sergent.
Pourtant, il est important de se souvenir des risques : commettre une infraction et avoir un accident.
Pour M. Charron, les symptômes sont les mêmes que lorsque la personne conduit avec des facultés affaiblies par les drogues ou l’alcool : elle est totalement inconsciente de son environnement.
Pour les policiers, il y a des signes qui ne trompent pas : la tête baissée, la vitesse réduite, la voiture qui zigzague.
La seule solution pour conduire prudemment, a rappelé le sergent Charron, est de fermer son cellulaire le temps du trajet.