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Malaise devant l’expansion de la communauté juive hassidique

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26 mars 2014
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Par Claudia Berthiaume

L’expansion de la communauté juive hassidique inquiète des citoyens de Boisbriand, au point où la municipalité a convié plusieurs centaines de personnes à une rencontre d’information samedi dernier.

 

«On a convoqué la réunion parce que les appels se multipliaient à l’hôtel de ville, à la mairie et chez les conseillers. Les gens avaient des appréhensions face aux transactions immobilières dans le secteur», explique la mairesse Marlene Cordato.

Depuis l’automne, des familles juives commencent à s’installer sur le chemin de Rivière Cachée et dans les rues avoisinantes. Le phénomène suscite des inquiétudes chez les résidents du coin, qui ont même décidé de créer un comité de vigilance après la rencontre avec les élus.

«On veut que la Ville prenne les mesures nécessaires pour faire respecter ses règlements et peut-être aussi qu’elle en raffine quelques-uns pour assurer une meilleure cohabitation», explique Marlène Côté, qui habite le secteur.

«Je ne suis pas contre le comité de vigilance, mais je trouve déplorable que ça vienne des citoyens. La Ville devrait être proactive», dit Mario Lavallée, le conseiller municipal indépendant du quartier.

Règlements peu respectés

La question de la propreté des terrains inquiète particulièrement ceux expriment leurs craintes. Le respect du règlement qui encadre la collecte des matières résiduelles revient souvent dans le discours.

«Dans la communauté, ils se tolèrent entre eux et personne ne fait de plainte. Les gens ont l’impression qu’ils ne respectent pas les règlements», indique le conseiller Lavallée, tout en précisant qu’il n’a reçu aucune plainte formelle.

«Ils laissent leurs poubelles au bord du chemin en permanence. Ce n’est pas normal. Nous, si on fait ça, on va recevoir des avertissements et même des amendes», déplore Mme Côté.

Lors du passage du Journal dans le quartier de la communauté hassidique, lundi après-midi, plusieurs bacs à déchets pleins à craquer se trouvaient en bordure de la rue. Selon le site de la Ville, les ordures n’y sont cependant pas ramassées le lundi.

Questionnée sur le sujet, la mairesse s’est montrée prudente : «Je ne suis pas allée constater sur place. Des citoyens me disent que les règlements sont respectés, d’autres pas. Ce n’est jamais 100% des gens qui respectent les règles».

S’il y un problème, on cherche à sensibiliser le voisinage, a ajouté Mme Cordato, précisant que deux collectes des déchets étaient effectuées chaque semaine au sein de la communauté juive, la seconde étant d’ailleurs à ses frais.

Étroitesse d’esprit

C’est la «croissance naturelle» de la communauté qui explique les nombreuses transactions immobilières récentes, selon un de ses dirigeants, qui a demandé à taire son nom. «Les gens ont peur de nous parce que nous avons des grosses familles avec beaucoup d’enfants. Ils nous trouvent étranges parce qu’on ne vit pas comme eux, qu’on ne s’habille pas comme eux», a-t-il déclaré.

«Je pense qu’au Québec, les gens sont plus étroits d’esprit. Il y a une grosse communauté juive hassidique à New York et il n’y a pas de problème», a poursuivi le dirigeant.

«On vit avec la communauté juive depuis les années 1960. Je pense que les gens sont surpris de voir des familles juives sortir de leur quartier. Des citoyens nous ont dit que la cohabitation allait très bien, mais d’autres se questionnent. Je pense qu’ils sont satisfaits de s’être exprimés», a conclu la mairesse.

Plusieurs maisons à vendre

Près de vingt résidences sont à vendre, ou ont été vendues récemment, dans les rues voisines de la communauté hassidique.

 

«La communauté juive a acheté des maisons dans le quartier et ça fait peut-être peur aux voisins, alors ils décident de vendre», croit Joanne Amendola, une agente immobilière qui a des contrats dans le secteur.

 

«L’impression que j’ai, c’est que ça arrive trop vite (l’expansion). C’est de l’inconnu et ça fait peur», poursuit Line Riendeau, aussi courtière à Boisbriand.

 

Les vendeurs sont quant à eux peu loquaces. «On s’en va pour les mêmes raisons que nos voisins», a mentionné une résidente, visiblement mal à l’aise.

 

«On déménage plus au nord pour des raisons personnelles. Tout le monde a le droit à sa place, c’est quelque chose qu’on doit accepter», a indiqué son voisin.

 

Certains résidents ont confié être régulièrement sondés par des courtiers sur leur intention de vendre. « C’est comme si, tout d’un coup, il fallait qu’on parte », conte Marlène Côté.

 

Malaise interne ?

 

Pour expliquer l’expansion de la communauté juive, certains avancent la thèse d’une division à l’interne.

 

«Il y a des familles qui ne sont pas en accord avec les dirigeants de la communauté sur certaines choses. D’autres préfèrent avoir une maison un peu plus loin que de s’entasser dans les condos qui sont en construction», soutient Mme Amendola.

 

Sa collègue pense plutôt que c’est le prix élevé des condos qui pousse les gens à regarder aux alentours.

 

Il n’en est rien, selon un des dirigeants de la communauté. «Ce n’est pas compliqué. Les gens achètent à l’extérieur de la communauté parce que les familles grandissent trop vite. Elles ne peuvent pas toutes attendre que nous construisions des nouveaux appartements», souligne-t-il

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