Prévenir la dépression dès le secondaire

Par Fanny Arnaud
L’École secondaire du Harfang à Sainte-Anne-des-Plaines recevait, les 18 et 19 mars dernier, Simon Thériault et Audrey Tellier, deux animateurs de la Fondation des maladies mentales venus les sensibiliser aux symptômes de la dépression.
Ces animateurs font partie de l’équipe du programme Solidaire pour la vie, organisé par la Fondation des maladies mentales, qui sillonnent le Québec à la rencontre des jeunes.
«Leur objectif est de parler de la dépression dans les salles de classe au secondaire afin de prévenir le suicide chez les jeunes tout en démystifiant la maladie mentale et tenter de réduire les tabous entourant celle-ci», a expliqué Mireille Bouchard de la Fondation.
Pour Audrey, il est surtout important de lutter contre les préjugés.
«Pourquoi des jeunes commettent l’irréparable? Ils ne savent pas que leur souffrance est réversible», a-t-elle dit.
Faire évoluer les mentalités
Selon la Fondation, plus de 70 % des jeunes souffrant de dépression ne sont pas diagnostiqués et ne reçoivent pas de traitement approprié. Or, la dépression serait une des principales causes du suicide et du décrochage scolaire au Québec.
Audrey explique qu’il est important de se montrer ouvert envers les jeunes. «Il ne faut pas dramatiser, mais il ne faut surtout pas minimiser ce qu’ils ressentent», a-t-elle dit.
Elle pense que les jeunes ne se font pas assez confiance et qu’ils ne voient pas tout le potentiel qu’ils ont. «C’est dommage», a-t-elle ajouté.
De son côté, Simon pense qu’il est important d’être impliqué dans leur éducation et leur développement. «Je crois que les jeunes ont surtout besoin d’être pris au sérieux et d’être écouté», a-t-il dit.
Il ajoute que le rôle des parents ne doit pas être sous-estimé à cet âge «même si ce n’est pas toujours dit ou démontré de la part des jeunes».
La 16ème année du programme
Le programme a vu le jour en 1998 suite au suicide de cinq adolescents dans la région de l’Estrie.
Il vise à sensibiliser les élèves aux problématiques reliées à la santé mentale. Tous les ans, dix animateurs parcourent la province à la rencontre des jeunes du secondaire.
Selon Mélanie Poirier, de la Commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Iles (CSSMI), 50% des écoles secondaires de la commission ont reçu l’atelier Solidaire pour la vie.