Boisbriand: une école clandestine éveille les soupçons

Par Eric Mondou
Une résidence privée située à quelques pas du quartier juif hassidique de Boisbriand serait utilisée comme lieu d’enseignement par la communauté, enfreignant du même coup un règlement d’urbanisme de la municipalité.
C’est l’automne dernier qu’une première plainte a été formulée au service d’urbanisme de la Ville de Boisbriand concernant l’usage fait d’une résidence du chemin de la Rivière-Cachée.
Le plaignant avait alors remarqué que plusieurs jeunes de la communauté affluaient quotidiennement vers une maison située à quelques pas du quartier où vit la communauté Kiryas Tosh.
Lors du passage du Journal, le 2 avril dernier, une quarantaine de jeunes filles ont quitté cette résidence, vers 16h, sac d’école sur le dos.
Selon des gens du voisinage, il semblerait que ces déplacements surviennent tous les jours, et ce, aux mêmes heures, soit les matins et les fins d’après-midi.
Questionnée à propos des activités tenues à l’intérieur de la propriété, une femme rencontrée sur place nous a répondu qu’il ne s’agissait pas d’une école et que les choses qui s’y déroulaient étaient d’ordre privé.
Avant de quitter les lieux, le Journal a constaté qu’une dizaine de pupitres étaient alignés dans une des pièces de la maison.
Constats d’infraction
Située en territoire agricole, la résidence en question ne permet pas d’activités institutionnelles ou communautaires, généralement liées aux institutions scolaires.
Bien au fait des rumeurs voulant que la maison serve de lieu d’enseignement, la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, a mentionné lors de la dernière séance de conseil que des inspecteurs de la Ville s’étaient vu refuser l’accès à la résidence.
« Pour cette raison, nous avons donné des constats d’infraction pour refus de visite », a révélé la mairesse, précisant que la tenue d’une école dans cette maison était interdite.
Cette dernière a ajouté que les constats émis allaient être contestés devant la cour municipale par le propriétaire. Par conséquent, la Ville n’a d’autre choix, pour l’instant, que d’attendre les audiences.
Le Journal a tenté de joindre le propriétaire de la maison, mais celui-ci n’a pas retourné notre appel.