Vague de mécontentement

Par Simon Servant
Aéroports de Mirabel (ADM) a fait les manchettes, jeudi matin, en confirmant son intention de démolir l’aérogare de Mirabel si aucun plan tangible n’était amené avant la date butoir du mois de septembre.
Inauguré en 1975 pour ensuite être laissé vacant depuis 2004, l’aéroport de Mirabel ne semblait plus avoir de vocation précise et ne donnait plus l’impression d’être réutilisable.
Cette nouvelle a eu l’effet d’une bombe et a entraîné une vague de mécontentement de la part de plusieurs intervenant(e)s du visage politique fédéral, provincial et municipal.
À Mirabel, l’actuel maire, Jean Bouchard, n’a pas l’intention de laisser aller ce démantèlement sans s’y opposer farouchement. Il entend trouver une façon de sauver l’aérogare avant sa démolition.
« Je le savais depuis quatre mois, c’est pourquoi j’ai mobilisé les acteurs de la région et, dernièrement, la Communauté métropolitaine de Montréal. D’ici trois mois, nous ferons la démonstration qu’un projet peut y être rentable », a-t-il affirmé.
Son prédécesseur, Hubert Meilleur, a agi comme maire de la ville pendant 26 ans et connaît très bien le dossier. Ce dernier considère qu’ADM n’a jamais eu la volonté de trouver des solutions à la survie de l’établissement.
« La structure était solide pour 150 ans. Il y aurait eu moyen de faire un incubateur à entreprises et y installer plusieurs petites entreprises. Le Québec a manqué le bateau de devenir international grâce à cet aéroport », a soutenu M. Meilleur, qui croit que la reconstruction d’une aérogare n’est pas impossible.
Les députées sont déçues
La situation est loin de faire plaisir à la députée provinciale de la circonscription de Mirabel, Sylvie D’Amours, qui rappelle que des familles ont tout perdu lors de la construction de cet aéroport.
« Je trouve ça tout simplement aberrant de voir que ça va se terminer en blocs de béton dans le fond d’un conteneur. Des familles ont été expropriées afin de faire place à cette structure. À la CAQ, nous avions des projets dans le domaine de l’aéronautique de prévenir ce démantèlement », a souligné M. D’Amours.
Sur le plan fédéral, Mylène Freeman, députée de la circonscription d’Argenteuil-Papineau-Mirabel, n’a pas caché sa déception. Elle avance notamment l’aspect économique de la région.
« L’aérogare aurait pu permettre un développement économique pour la région, a-t-elle dit. Il aura fallu utiliser les installations pour dynamiser l’économie. C’est décevant. J’ai souvent demandé à la ministre de travailler avec la communauté avant de donner le feu vert, mais elle n’a pas répondu à mes questions. »
Toutes ces remontrances donnent l’impression d’un coup d’épée dans l’eau, car la décision d’ADM semble être sans équivoque.
En collaboration avec Carole-Anne Jacques et Fanny Arnaud.