20 000 litres de carburant largués au-dessus des Laurentides
Le Boeing 747 de la compagnie Pratt and Whitney, qui a connu des difficultés mardi dernier à l'aéroport de Mirabel, a largué près de 20 000 litres de carburant au-dessus de la région des Laurentides avant de se poser.
C'est ce qui ressort des données préliminaires recueillies par les autorités fédérales et obtenues par TVA Nouvelles.
Après avoir réalisé que le moteur numéro 2 connaissait des problèmes, l'équipage a reçu l'ordre de se diriger vers le nord, près de la région de La Macaza, pour amorcer le largage de kérosène.
C'est donc l'équivalent d'un camion-citerne qui s'est retrouvé dans l'atmosphère.
Comme le stipule la procédure, l'avion est monté à 16 000 pieds d'altitude afin de minimiser l'impact sur l'environnement.
Selon des analyses menées pour le compte des Forces armées canadiennes, à cette altitude, entre 1,5% et 9% du carburant atteint le sol sans s'être évaporé.
Le Boeing 747 a décollé de l'aéroport de Mirabel mardi matin dans le but de tester en vol un moteur expérimental. C'est ce moteur qui a connu des ennuis tout de suite après le décollage.
Selon les données préliminaires recueillies par les enquêteurs, l'équipage a remarqué une anomalie au niveau du compresseur. La température du moteur s'est aussi mise à monter rapidement.
Au même moment, depuis sa position dans la tour de contrôle, un employé de Nav Canada a mentionné à l'équipage «voir du feu sortir d'un moteur, à gauche». Par mesure préventive, les pilotes ont fermé le moteur en question et amorcé la procédure de largage de carburant.
L'avion était tout simplement trop lourd pour revenir se poser immédiatement, de façon sécuritaire.
Pendant ce temps, les pompiers de l'aéroport, ceux de la Ville de Mirabel, la Sûreté du Québec, les ambulanciers et les policiers de Mirabel prenaient position à proximité de la piste 11 de l'aéroport.
L'avion, qui transportait 14 personnes, s'est finalement posé en douceur environ une heure plus tard.
Dans les instants suivant ce déploiement d'urgence, Pratt and Whitney a minimisé l'incident, le qualifiant «de simple anomalie au décollage». La porte-parole de l'entreprise, Nancy German, avait aussi affirmé à TVA Nouvelles être incapable «de préciser la quantité exacte de carburant largué en vol».
Du même souffle, la porte-parole assurait «qu'il ne restait pratiquement rien» de ce kérosène, une fois rendu au sol.
Vendredi, après le dévoilement des quantités larguées, Pratt and Whitney n'avait toujours pas retourné notre appel.
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