Les hauts et les bas d’une famille de six enfants

Par Simon Servant
Dans une société où tout va de plus en plus vite, il semble impensable d’élever six jeunes enfants, mais c’est pourtant le défi que relèvent au quotidien Louise Haché et Éric Morin.
Au Québec, le taux de natalité se chiffre à 1,68 enfant par femme, selon les statistiques gouvernementales de 2012, mais cette famille de Mirabel a toujours eu l’intention de contribuer à son augmentation.
« Je voulais au moins quatre enfants. Après le quatrième, j’avais le sentiment que j’en voulais un autre. C’est banal, mais il restait une place dans la fourgonnette alors on a décidé d’y aller pour un cinquième », a raconté Mme Haché.
Ce qui devait être cinq est finalement devenu six. Déjà parents de jumeaux, ils ont vu la cigogne leur apporter des jumelles. Deux couples de jumeaux ajoutés à une famille nombreuse ; il y a de quoi attirer les regards.
« Au début, c’était amusant de se faire regarder. Nous avions un petit quelque chose de différent. Sauf que ça peut parfois être irritant. Les gens nous regardent, nous posent de drôles de questions. On s’y habitue », a insisté la femme de 37 ans.
Test de patience
Attendre et attendre encore, voilà peut-être le travail le plus difficile pour les deux adultes de la maison. Il faut se forger une patience inébranlable.
« Tout est extrêmement long. Sortir de la maison pour une activité au parc du quartier peut prendre une heure. En plus, nous devons ajouter les devoirs. Nos journées débutent à 6h15 du matin et peuvent se terminer vers 22h, et ce, tous les jours », a-t-elle surenchéri la mère.
Néanmoins, cette famille tissée serrée a trouvé un moyen de consolider le travail et les activités grâce à un système d’organisation que seuls des parents de six enfants peuvent vraisemblablement élaborer.
« Nous avons la chance de pouvoir nous séparer les tâches mon mari et moi. Quand je me lève, il est déjà parti au boulot alors je m’occupe des déjeuners et de préparer les dîners pour l’école. Quand il revient, il prend la relève, pour les soupers, les bains et les dodos », a-t-elle ajouté.
Des enfants compréhensifs
Malgré les épiceries dispendieuses, les six jeunes ont rapidement compris les principes de partage et se contentent de ce qu’ils ont.
« La nourriture coûte très cher, mais nous rationnons les portions. Nous donnons les vêtements de la plus vieille aux plus petites ou nous achetons des objets usagés. Ils l’apprécient », a souligné Mme Haché.
Et mis à part le camping en famille, les enfants doivent faire une croix sur les voyages, mais pas sur leurs loisirs. Il n’est pas rare que les frères et sœurs se retrouvent lors de la pratique d’une activité.
« Tout le monde pratique à peu près les mêmes sports alors ils sont tous dans les mêmes cours. Nous ne pourrions pas leur permettre de jouer au hockey par exemple, car les horaires sont trop instables », a dit le père de famille.
Malgré les sacrifices et les petits inconvénients, il n’y a pas un jour qui passe sans que ces parents ne retirent pas plus de positif que de négatif. Ceux-ci assurent que si c’était à recommencer, il ne prendrait pas un chemin différent.