Blainville et Sainte-Thérèse sont aux antipodes

Par Simon Servant
Dans les Basses-Laurentides comme partout au Québec, les régimes de retraite accumulent des déficits qui pourraient engendrer des coûts importants sur l’évaluation municipale d’un domicile.
Selon une étude de Paul Daniel Muller, ancien président de l’Institut économique de Montréal (IEDM), parue dans le Journal de Montréal, certaines villes du Québec devraient faire payer à leurs résidents pas moins de 1000 $ par 100 000 $ d’évaluation foncière pour effacer d’un seul coup la dette causée par leur régime de retraite.
Dans les Basses-Laurentides, la facture ne serait pas aussi imposante pour l’ensemble des municipalités. Toutefois, parmi les 107 villes étudiées, Sainte-Thérèse est parvenue à se faufiler dans le top 20 des municipalités qui devraient faire payer la note à ses citoyens.
En effet, avec une facture de 379,30 $ par tranche de 100 000 $, la localité vient au 18e rang des villes du Québec et au premier rang de celles des Basses-Laurentides. Pour éponger la dette de Sainte-Thérèse, un citoyen possédant une maison unifamiliale, évaluée en moyenne à 255 106 $ selon les derniers chiffres, devrait débourser pas moins de 967,62 $ de plus sur son évaluation foncière.
Cependant, la ville ne s’inquiète pas pour ces données et a même mené sa propre étude afin de vérifier l’exactitude de la méthodologie.
« Nous avions déjà fait une étude actuarielle avant même la parution de celle de M. Muller. Nous attendons les résultats de la nôtre avant de commenter », a mentionné Monique Delisle, directrice des communications à Sainte-Thérèse.
Blainville se tire bien d’affaire
Si les citoyens de la Ville de Sainte-Thérèse sont les plus touchés, afin de renflouer les régimes de retraite des employés municipaux, c’est tout le contraire pour ceux qui demeurent à Blainville. Cette dernière fait belle figure et vient au 3e rang des villes québécoises, grâce à une diminution de 23,43 $ par tranche de 100 000 $.
Mireille Simard, conseillère en communication de la municipalité, tient toutefois à tempérer les élans positifs que cette étude tend à montrer.
« Nous n’avons pas encore bien examiné la méthode utilisée, mais de notre côté, nous n’avons pas l’intention de faire d’étude. Une chose est sûre, c’est que notre administration a fait les bons choix dans le passé et qu’elle prévoit en faire d’autres pour les prochaines années. »
Méthodologie
Les données ont été obtenues en calculant le fardeau fiscal latent. Il s’agit du quotient des déficits accumulés des régimes de retraite d’une municipalité par l’évaluation totale de ses immeubles imposables, résidentiels et commerciaux. Il s’agit ici d’une approximation puisque les deux types de bâtiments ne sont pas taxés au même taux.
Le fardeau calculé ici est latent, car pour renflouer les caisses des régimes de retraite, une municipalité pourrait décider de couper dans certains services plutôt que de refiler la facture aux contribuables. Ce fardeau deviendrait réel si la Ville décide d’imposer une taxe spéciale, une fois, pour éponger le déficit
En collaboration avec Marianne White (Journal de Montréal)
Ville |
Déficits accumulés par tranche de 1000 $ |
Blainville |
- 23,43 $ |
Sainte-Anne-des-Plaines |
71,08 $ |
Boisbriand |
226,44 $ |
Lorraine |
166,25 $ |
Mirabel |
186,49 $ |
Boisbriand |
226,44 $ |
Rosemère |
246,50 $ |
Sainte-Thérèse |
379,30 $ |
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