Pas de travaux avant 2018

Par Fanny Arnaud
Le dévoilement du Plan québécois des infrastructures 2014-2024 (PQI) a créé la surprise quand il est apparu que le parachèvement de l’autoroute 19 n’en faisait pas partie.
Les travaux initialement prévus pour 2016 ne commenceront pas avant 2018.
Valérie Rodrigue est attachée de presse au cabinet du ministre des Transports, Robert Poëti. Elle explique que l’échéancier avait été modifié sous le précédent ministre, Sylvain Gaudreault, mais que l’information n’avait pas été rendue publique.
Elle dit que l’inscription du projet au PQI est impossible pour l’instant.
«Ce n’est pas du tout un frein au projet», a-t-elle assuré.
Une gestion plus serrée des finances publiques
Mme Rodrigue explique que la loi concernant les infrastructures a changé en décembre 2013. Elle dit que ces changements correspondent à une volonté du gouvernement d’exercer une gestion plus serrée des finances publiques.
En effet, selon elle, il arrivait fréquemment que les montants associés à des projets inscrits augmentent avec le temps. Pour remédier à ce problème, il faut désormais rédiger un dossier d’opportunité puis un dossier d’affaires avant d’inscrire le projet au PQI, afin d’être au plus près du coût réel des travaux.
«On va bientôt pouvoir inscrire le projet au PQI, on le fait dans les règles de l’art», a-t-elle dit.
Déception pour la Coalition
Paul Larocque est président de la Coalition pour le parachèvement de l’autoroute 19. Il se bat depuis vingt ans pour ce projet.
À cette annonce, il a immédiatement réuni les signatures des maires de Laval, Terrebonne, Blainville, Rosemère, Lorraine et Ste-Anne-des-Plaines pour demander une rencontre avec le ministre.
«En quelques heures, tous les maires avaient signé, je n’ai jamais vu une si forte solidarité sur un dossier», a-t-il dit.
Il rappelle que le 15 mars 1973, une partie du centre-ville de Bois-des-Filion avait été expropriée pour que l’autoroute 19 puisse rejoindre l’autoroute 640.
«Il y a même eu quatre ou cinq pelletés de terre, on ne compte plus le nombre de fois où le début des travaux a été annoncé», a-t-il dit.
Les réactions de la CAQ et du PQ
Le député caquiste de la circonscription de Blainville, Mario Laframboise, s’est dit inquiet.
«C’est un projet prioritaire et consensuel pour la région des Laurentides et la région de Laval. Le niveau de saturation est déjà largement atteint», a-t-il dit.
Martine Ouellet, députée de Vachon et porte-parole de l’opposition officielle, dit que le dossier d’opportunité a été complété par l’ancien gouvernement libéral en 2009.
«Le ministre tente par tous les moyens de cacher qu’il renie la promesse libérale de compléter l’autoroute 19», a-t-elle ajouté.