ADM ira de l’avant

Par Eric Mondou
Le conseil d’administration d’Aéroports de Montréal (ADM) a autorisé la démolition de l’aérogare de Mirabel, mardi, sonnant ainsi le glas aux efforts du maire de Mirabel, Jean Bouchard, de convertir le bâtiment en centre de foires.
Le président d’ADM, James Cherry, a confirmé devant la presse nationale que l’aérogare abandonnée allait être démolie, et ce, « sans délai ».
« Nous sommes conscients que le bâtiment a une valeur symbolique et chargée d’émotions, mais à un moment donné, la raison doit prévaloir. Pour nous, la seule solution économique justifiable est le démantèlement », a mentionné M. Cherry.
Selon les réponses de l’appel d’offres lancé en mai dernier par ADM, le président estime que le démantèlement coûterait moins de 15 M$.
« Le démantèlement coûtera ainsi beaucoup moins cher que les 25 à 35 M$ requis pour la mise à niveau », a ajouté M. Cherry.
Ce dernier a ajouté que le bâtiment abandonné depuis 2004 était un gouffre financier dans lequel ADM avait déjà investit trop d'argent.
M. Cherry a aussi mentionné que le projet « dernière minute » de centre de foires, chapeauté par la Société Gestion Montréal-Mirabel, ne respectait pas les conditions fixées par ADM, notamment au niveau de « la signature d’un bail ferme final et inconditionnel et la fourniture de garanties financières insuffisantes pour tous les engagements ».
Le maire de Mirabel réagit
En entrevue avec le réseau de télévision RDI, le maire de Mirabel, Jean Bouchard, a réagi promptement aux propos du président d’ADM.
Ce dernier a réitéré son souhait qu’un sursis de trois mois leur soit accordé, le temps « de s’entendre avec les différents paliers gouvernementaux » quant à un financement possible.
Le maire Bouchard a une fois de plus dénoncé la mauvaise foi du gestionnaire du site aéroportuaire dans cette affaire.
« Je trouve qu’ADM démontre une arrogance épouvantable. C’est une insulte envers les élus des Laurentides. Qu’est-ce qui presse? Trois mois qu’on demande, c’est quand même raisonnable », a-t-il indiqué.
Invité à dévoiler ce qu’il allait désormais faire, M. Bouchard a indiqué « que tout était sur la table » et que le dépôt d’une injonction était même considéré.
« Ça n’a pas de bon sens. On ne laissera pas ADM démolir ça », a-t-il noté.
Tel que l'avait demandé ADM, la Ville de Mirabel a fourni mardi tous les documents nécessaires relatifs à son projet de centre de foires.
La réalisation du projet, évalué à 30 M$, est conditionnelle à l’obtention d’aide financière gouvernementale.